Le nouveau radiotélescope quantique à flux de polarités inversées était si puissant qu’il allait nous permettre d’enfin observer ce qui se cachait au fin fond du Cosmos. Après plusieurs jours de mise au point, une image s’était formée. Nous observions une pièce. Visiblement, il s’agissait d’un bureau de chercheur, spécialisé dans les études astronomiques, vu les diagrammes et photos de l’univers accroché aux murs. Nous sommes parvenus à zoomer sur une note écrite sur son bureau. Après qu’une théorie de linguistes se soit penchée sur sa traduction, la note disait : « Qu’y a-t-il au fin fond du cosmos ? »
Vincent Corlaix
Après des années de voyages en vitesse relativiste, nous sommes enfin arrivés au fin fond du cosmos, devant le mur du fond de l’univers.
Ce qu’on y a découvert ? Un simple panneau disant : « Espace à louer »…
Vincent Corlaix
Au fin fond du Cosmos, je pensais enfin trouver la paix, la sérénité. Moi, seul, face au grand rien, aux limbes ultimes, au vide qui lie. Je commençais à peine à apprécier ce calme absolu, lorsque ma méditation transcendantale fut interrompue par un bip-bip des plus déplacés. Ouvrant les yeux, je vis les quatre chiffres fatidiques scintiller dans le noir…
J’étais au fin fond de ma couette, et j’aurais bien aimé y rester.
Vincent Corlaix
Au fin fond du cosmos, je contemplais le mur du grand rien. Soudain, les étoiles se mirent à bouger, s’aligner, se réassembler. Chaos ressemblant à la neige cathodique au premier abord, je finis par distinguer des cohérences, des schémas. Et puis petit à petit, un visage a commencé à se dessiner. Un front large, sage, intelligent, des yeux à la fois rieurs et scrutateurs, comme s’ils avaient pu percer les secrets de l’univers, et un sourire d’enfant, toujours émerveillé de tout.
Au fin fond du Cosmos, Carl Sagan me regardait.
Vincent Corlaix
J’étais arrivé au fin fond du Cosmos, enfin ! J’avais touché au but, j’étais un pionnier, le premier à contempler cet endroit qu’on disait inaccessible à l’humanité. J’allais célébrer ma victoire en envoyant un message triomphant à ma base, lorsque j’entendis qu’on toquait à mon cockpit. Que ?…
Un petit être étrange, lymphatique me regardait d’un air désabusé. Retirant un mégot incongru d’entre ce que je pense être ses lèvres, il me dit :
« Hé, coco. Tu te crois malin ? T’es au fin fond du Cosmos. C’est déjà bien. Mais c’est un peu la proche banlieue, y’a pas de quoi se tortiller les tentacules. Le fin fond de l’Univers, c’est encore un peu plus loin… »
Vincent Corlaix
Je vaguais, je divaguais, je déambulais et, sans m’en rendre compte, je me retrouvais au fin fond du Cosmos. Ah, ben c’est bien malin, tiens. Qu’allais-je faire ici et –surtout– comment allais-je retrouver le chemin jusque chez moi, maintenant ?
Tout en réfléchissant, et parce qu’il fait quand même frisquet au fin fond du Cosmos, je mis les mains dans mes poches. Il y avait quelque chose, là, tout au fond de l’une d’elles.
Qu’est-ce que cela pouvait bien être ?
Oh !… Un autre fin fond de Cosmos !
Vincent Corlaix
C’était la recherche de toute une vie, la question que tout les scientifiques se posaient : qu’y avait-il au fin fond du cosmos ?
Sheldun, 4 ans, était bien décidé à le découvrir ! Après d’ardues recherches, d’expériences et de théories, il en vint à la seule conclusion possible :
Au fin fond du cosmos, il y avait… une abeille.
C’était pas si dur en fin de compte, Sheldun ne comprenait pas qu’une fleur si banale intrigue tant les scientifiques…
Heilani
C’est comme s’ils venaient de deux planètes opposées. Ils avaient été attirés l’un par l’autre tels deux aimants. Elle l’avait rencontré d’un geste sur le bras d’une grande légèreté. Une éternité dans une seconde.
Il s’était approché d’elle lors d’une soirée irréelle. Leurs peaux avaient été en contact et il avait soudainement rempli à lui seul le vide de sa dimension. Du doigt au divin. Plus il lui parlait, plus l’harmonie la gagnait. Elle revivait la création d’une nouvelle terre où l’espace et le temps étaient infinis. Une cosmogonie à deux.
S’ensuivirent alors des journées où ils plongeaient dans un autre univers. Un rêve. Ils créaient une nouvelle galaxie où l’un était l’astre, l’autre son satellite. Leurs jeux irradiaient leurs circonférences. Leur fusion rendait la nature environnante luxuriante. L’eau de leurs lèvres créait l’abondance. Le monde se régénérait.
Puis vint le chaos. Le doute. Tel un poison qui envahit leur microcosme. Leurs corps matériels reprirent leur gravité et ils s’enfoncèrent peu à peu dans leurs tourbes. Ils n’arrivaient plus à se toucher ni à se regarder sans défiance. Deux mondes pelés. Ils étaient redevenus deux planètes opposées au fin fond du cosmos.
Carine V.