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Séance n°12

Jeu n°1 —

Un lancé de trois dés du set Original des Story Cubes.

Tirage du set Original des Story Cubes du 16/02/23Tirage du set Original des Story Cubes du 16/02/23

Les textes :

Ce matin, Link avait une intuition, un mauvais pressentiment. C’est la douleur qui l’avait réveillé. Péniblement, il examine sa main droite. La triforce, l’emblème du courage s’est gravé sur sa main comme on marquerait le bétail au fer rouge.

Navi tournicote autour de sa capuche. Une fois son regard sur elle, la petite fée l’invite à regarder au dehors de son tipi.

La fumée ocre et les cris au loin le confirment : l’arbre Mojo brûle.

Navi lui montre un point, plus en hauteur dans la colline. Ganondorf est là, il est revenu.

Son retour se fait dans les flammes et le sang.

Link doit se dépêcher. Dans la hâte, il attrape son bouclier Kokiri et son épée de bois. Il doit trouver Zelda au plus vite.

Dans sa course pour quitter le village, il ne se retourne pas pour sauver les siens. Il sait que dorénavant, le Sanglier de Jais le chasse. Il n’aura plus de maison, plus de répit.

Timothy


Les garçons perdus et Peter jouent aux Indiens avec le nouvel arrivant, Jack.
— C’est trop bien, la famille s’agrandit, dit un enfant.
— Oui, encore plus d’enfants avec qui jouer, s’exclame un autre.
— Allons lui souhaiter la bienvenue.
— Oh oui, faisons ça. Bonjour Jack, moi c’est Le Frisé.
— Bonjour. Merci de m’accueillir.
— Comment Peter t’a-t-il emmené ici ?
— Et bien, je suis allé acheter des haricots et ils ont poussé jusqu’au ciel. Quand je suis monté dessus, je suis tombé, Peter m’a rattrapé et il m’a dit que je m’amuserai plus ici et que ça sera ma nouvelle maison.
— Oh, Peter t’a sauvé alors !
C’est l’histoire que je leur ai fait croire pour n’éveiller aucun soupçon. Ma nouvelle maison ? Tu parles. J’ai bien vu que c’est Peter qui m’a fait tomber de l’arbre. Je suis sûr qu’il ne veut pas que je parte d’ici non plus. Comment je vais faire pour m’échapper ?

Jérémy O.


J’ouvris le rabat de la tente, le soleil m’éblouit un instant, les braises du feu rougeoient encore. Maman a du veiller tard à nouveau. Ce n’était pas son tour de garde pourtant. Je regarde autour de moi, aucun signe. Elle a dû aller prendre un bain à la rivière sous couvert des arbres. Je commence à m’activer, raviver le feu dans un premier temps, puis aller puiser de l’eau pour faire du thé. Armée d’une grande casserole, je m’enfonce dans la forêt en direction du ruissellement de l’eau. Plongée dans mes pensées, je ne remarque pas le silence inhabituel, pas de pépiement d’oiseau ni de bruissement du vent dans les feuilles. Je suis obnubilée par notre retour imminent sur nos terres, revoir mes frères et mes amis. Cela fait si longtemps que nous sommes parties. Arrivée au bord de l’eau, aucune trace de maman. L’inquiétude me gagne et grandit en moi. Je commence à l’appeler doucement, murmurant « maman, maman ! », l’urgence s’insinue en moi, je hurle le nom viscéral tout en courant vers la tente. Il n’y a plus aucune trace d’elle, ni couchage, ni vêtement, à croire qu’elle n’a jamais été là. La panique m’envahit, j’ai chaud et commence à suffoquer… je connais cette sensation, je l’ai déjà vécue, je me sermonne : réveille-toi !!

Trempée de sueur, j’ouvre les yeux, le soleil perce la toile de tente. Je reste quelques secondes étendue sur le sol, la couverture entortillée autour de moi. Ce n’était que mon vieux cauchemar. Maman a disparu depuis bien longtemps, le dragon rouge l’a emportée depuis des années, et je la cherche depuis lors.

Barbara A.


Ils ne se connaissent pas, ne se sont jamais rencontrés. Pourtant, leurs destinées ont été diamétralement opposées. Ainsi, quand le petit Jonas passa son enfance au sein d’une maison cossue, le pauvre Absalon naquit au pied d’un arbre, de parents sauvageons.

Les deux grandirent. Absalon parvint tant bien que mal à s’élever, seul, et à réussir sa vie. D’abord sous une tente faite de matériaux de récupérations, avant de profiter d’une circonstance opportune de vie qui le fit sortir de la misère. Il finit sa vie dans son manoir, riche et entouré.

De son côté, Jonas fit des choix de vie critiquables qui le firent dégringoler l’échelle sociale. Abandonné de tous, sans ressource, il vécut en ermite solitaire, s’éloignant de plus en plus de la société. Il s’endormit une dernière fois au pied d’un arbre durant une nuit d’hiver redoutable.

Alors, si on pouvait leur demander quel est le sens de la vie, nul doute que la réponse aurait de quoi faire perdre le nord à une boussole.

Vincent Corlaix


Jeu n°2 —

La chute de l’histoire est donné, il faut raconter ce qui y conduit.

La chute :

Bob se retrouvait seul sur le strip de Vegas, en pleine nuit, sous une pluie battante. Il réfléchissait aux moyens de dépenser l’argent qu’il venait de gagner. Il fallait vite trouver une idée, car…

Les textes :

Il fallait vite trouver une idée, car… l’auteur de la micronouvelle dont il est le personnage principal n’a que 10 minutes pour pondre une suite plaisante à ses convives de son groupe secret qui est je cite : « l’Atelier D’écriture ». Non parce que, des idées, Bob, il en a :

Alcool, drogue, hôtels de luxe, prostituées, les 4 la fois… Enfin il y a de quoi s’amuser avec autant de ronds sur le compte en banque. Mais non ! Non, l’auteur il va préférer perdre son temps à tailler ses crayons de papiers, commander un autre thé – parce qu’après tout on est là pour boire et pas écrire à l’atelier d’écriture – vous savez.

Ah beh là, il fixe Lou Brunel, sa collègue d’en face, pour trouver, je cite, « l’inspiration » !

Merci garçon, je pense qu’on t’a compris ! Quand t’auras décidé de descendre de ton petit nuage et d’écrire la suite de ma vie qui, sans rancune, est sur le point d’être formidable, je serais là.

Timothy


Il fallait vite trouver une idée, car… un type bizarre avec une chaine aux jambes hurle qu’il est poursuivi par un démon. Bob a peur de se faire voler, donc Bob le laisse tomber. Bob est un connard, ne soyez pas comme Bob.

L’homme rattrape Bob malgré tout. Il est couvert de sang et présente des ecchymoses partout sur son corps.

— Aidez-moi ! Je m’appelle Christian Mitecvi. Une femme me pourchasse, j’ai beau faire le tour du monde, elle me suit quoi qu’il arrive. Je vous en supplie.

Un van noir s’arrête alors à côté d’eux, et Christian se fait saisir par trois hommes bodybuildés qui l’entrainent dans la voiture. Les hommes laissent une feuille par terre.

Bob ne la ramasse pas, car avec la pluie il risque de la déchirer. Il arrive malgré tout à lire le contenu :

« Même si je suis pas ici Chris mourra. »

Jérémy O.


Il fallait vite trouver une idée, car… l’avenue regorge de bandits de toute sorte. D’ailleurs, non loin de là dans une contre-allée mal éclairée, Griffon cherche du regard sa nouvelle victime. Tout juste arrivé de l’Entre-Monde, il a mis peu de temps s’habituer au monde des hommes, ils sont si crédules. Les casinos sont une belle invention, ils sortent de ces bâtiments, euphoriques, tristes, souvent ivres et certains plein aux as. Griffon remarque un jeune homme, celui-ci a un vague sourire aux lèvres, le regard absent, perdu dans ses songes, immobile sous la pluie. La proie parfaite ! Un large sourire étire ses lèvres, révélant de petites dents pointues. Rapide comme l’éclair, il fond sur sa victime. Bob lève les yeux au moment où Griffon lui saute dessus. Une fraction de seconde plus tard, Griffon se retrouve au sol, le pantalon trempé, ses pouvoirs féériques réduits à néant par une étrange créature aquatique, la Selkie. La prochaine fois, il réfléchira à deux fois avant de choisir sa cible. Il n’oubliera plus que d’autres êtres féériques sont arrivés de l’Entre-Monde.

Barbara A.


Il fallait vite trouver une idée, car… Non, vraiment, c’était tellement improbable !

D’abord à quoi ça rime, une voyante au milieu d’un casino ? Quelle drôle d’attraction ! Est-ce que ça fait partie d’une mise en scène ?

L’esprit de Bob passa un instant en mode paranoïa. Drôle de coïncidence, quand même. Il gagne un pactole de rêve, et tout de suite après il tombe sur cette vieille sorcière à moitié folle, qui lui fiche ses miquettes avec ses histoires d’avenir.

Bon. Faut le reconnaître, son numéro était au point. Surtout quand elle s’est mise à hurler comme un animal avant de s’évanouir devant tout le monde.

Et alors ? Et après ? Quoi faire de tout ce fric, tout de même ? Des filles ? Open-bar au champagne ? Bah… Bob n’a jamais eu trop d’imagination. Au point de ne pouvoir prendre les soi-disant prédictions de la sorcière au sérieux. Et puis, il n’a jamais aimé le champagne…

Pendant toutes ces réflexions, Bob était resté debout sur le trottoir du strip, rincé de pluie. Son regard fut alors attiré par un effet étrange. Son ombre ne cessait de grandir à vue d’œil. Intrigué, il se retourna pour contempler, bouche bée, l’astéroïde en fusion qui emplissait maintenant le ciel.

— Merde ! Alors c’était vrai ? La fin du Monde ? Là, tout de suite ?

La dernière pensée qui traversa l’esprit de Bob avant qu’il ne soit vaporisé avec le reste du continent fut :

— En y réfléchissant, j’aurais dû aller voir les filles…

Vincent Corlaix


Jeu n°3 —

D’un mot valise inventé, une absurDéfinition, imaginer sa définition et la mettre en scène.

Le mot : Péninsulte (n.f.)

Les textes :

— La planète du Golem géant est en forme d’un golem plongé dans une immense masse d’eau, au lieu d’être juste ronde. C’est pas compliqué à comprendre. Allez, révise, sinon tu va avoir zéro sur la géographie interplanétaire. C’est quand même pas compliqué de retenir la planète sur laquelle tu vis.

— Oui, oui, c’est bon lâche-moi. De toute façon, je me suis pas spécialisé dans les mêmes matières que toi. J’ai choisi la physique quantique et le monde de l’infiniment petit. Pas en géo-spacio-inter-intra-galactique andromédale. Oh, c’est vrai que tu fais de la géo-spacio-inter-intra-galactique andromédale.

— Hééé oui, que veux-tu ? Certain ici sont voué à de grandes choses tandis que d’autres resteront dans la simple physique quantique.

— Attends, mais ça veut dire que si je te montre une carte, tu sais où c’est ?

— Évidemment.

— Prouve-le ! Tiens, prend ma carte.

Il lui tend alors une carte de la planète du Golem Géant.

— Et voilà on est justeeeeuh là !

Il pointe alors un point du bout de son doigt. Le continent de la Paluche au Doigt Central Relevé.

Jérémy O.


Nous débarquons du bus grillagé, en ligne, entravés de chaînes. Devant nous, le paysage désolé de cette langue de terre grise qui s’avance sur la mer grise, sur fond de ciel gris. Tout est gris, comme toute prison se doit de l’être.

Parmi mes compagnons, que des hommes, naturellement. Et nos matons ? Des valkyries en uniformes de garde-chiourme, armées de matraques et pour quelques-unes d’armes à feu.

Ce bagne, quelle tristesse…

Et tout ça pour quoi ? Parce qu’on est des hommes. Des mâles, des mecs. Et, qu’à un moment, on a fait une blague, une réflexion. Peut-être un geste mal placé, oublieux un instant fatidique du bonheur qu’était le nôtre de vivre dans une idéale société matriarcale.

On en est tous là, maintenant, mes compagnons de galère et moi-même. Au bagne, pour une poignée d’années, peut être une ou deux dizaines au pire. Tous coupables de péninsulte.

Commentaire : Ceci est une œuvre de fiction, ne reflétant pas la position de l’auteur.

Vincent Corlaix


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