On tire (virtuellement) cinq cartes sujets (une par catégorie) et une carte de fin d’histoire dans le set Horreur des Univers à la Carte. Ensuite, on écrit une courte histoire mettant en scène au moins trois de ces éléments et dont la fin est celle donné sur la carte.
Vincent a reçu les cartes suivantes : Personnage :
Un vampire
— Aspect :Monstrueux
— Objet :Un couteau ensanglanté
Lieu :Une station de métro
— Événement :Une silhouette anormalement grande rôde
Une station de métro hantée. On ne nous l’avait jamais fait encore. Mais les faits étaient là. De nombreux témoignages avaient signalés des apparitions bizarres et monstrueuses. On avait entre autres retrouvé un trop long couteau couvert de runes indéchiffrables et de sang frais. L’analyse du sang avait été vaguement formelle : ça n’était ni humain, ni animal. Bref, pas de ce monde.
Donc, bien entendu, on avait fait appel à mon équipe de choc1 : un loup-garou, une changeforme, un golem, et moi, votre serviteur vampire.
On a rôdé pendant trois nuits dans le dédale liminal des couloirs de la station, à pourchasser ce qu’on a identifié comme le coupable : une silhouette anormalement grande. Après une partie de chasse longue et pénible, nous sommes parvenus à coincer la créature. C’était une sorte de croisement répugnant et contre nature entre une gigantesque araignée et un contrôleur.
Nous n’avions guère de choix pour nous en débarrasser. Je devais réaliser le rituel interdit : marquer la bête de mon nom secret. Alors j’ai signé de mon sang, sauvant ainsi mes proches, mais me condamnant pour l’éternité.
Oui. Mais je suis un vampire. Alors, la damnation éternelle, hein…
Vincent
Écrire une synesthésie qui mélange deux sens.
Je suis un enquêteur d’une sorte très particulière. Je subis ce qui est à la fois une sorte de super pouvoir, mais également de malédiction. Figurez-vous que je ne sais pas lire. Je n’ai jamais pu apprendre. Parce que les couleurs me parlent.
Lorsque je vois une page, pour moi il n’y a pas de texte, ni lettres ni symboles. Il n’y a que le noir et le blanc, et chacun d’eux me raconte leur histoire. Une histoire qui n’a jamais rien à voir avec ce qu’il est écrit.
Les couleurs me parlent, et leurs histoires sont fantastiques. En général, elles sont si heureuses d’avoir enfin un auditoire que je n’ai aucun mal à ce qu’elles m’abreuvent d’informations. La palette d’un lieu de crime aime à dérouler les événements qui s’y sont passés.
Mais ceci n’est pas vraiment mon handicap principal. Si les couleurs me parlent, la vrai difficulté pour moi, c’est que les sons ont des odeurs. Et celles des voix humaines m’est atrocement répugnante. Alors vous imaginez bien les difficultés que j’ai à communiquer avec mes semblables.
— Non, commissaire. Ce n’est pas que vous ayez mauvaise haleine. C’est juste votre voix…
Vincent
Un logo-rally : Une phrase de départ est donnée. Puis, chaque minute, un nouveau mot est annoncé. Il faut écrire une histoire au fur et à mesure.
La phrase de départ : La vie, c'est ce qui se trouve entre l'univers et vous.
(Albert Camus, Le Mythe de Sisyphe)
La liste : Sycophante
2, Brouillamini
, Ineffable
3, Amphigouri
4, Pléthore
, Nébuleux
, Susurrer
, Éthéré
, Ébaubi
, Vétilleux
5
— Sycophante
! me hurla-t-elle. Et puis quoi ?
Pourquoi elle me traite soudain de plat italien ? Tout ça parce que je l’ai invitée dans un restaurant indien, et qu’elle aime pas ça.
— Imbécile, ajoute-telle. Je te parle de Jean-Benoît !
Mais que vient faire mon collègue dans ce brouillamini
? OK, on s’est engueulés et j’ai été obligé de le dénoncer au patron. Faut dire que son dernier rapport était ineffable
pour tout le monde, comme dit ma femme. Pour moi, c’était juste illisible.
— Vous deux, Jean-Benoît et toi, vous ne faites que brasser du vent. Un véritable amphigouri
, en quelque sorte !
Mais, enfin ! Voilà qu’elle se met à me parler de spécialité culinaire marseillaise, maintenant ? C’est un véritable banquet, y’a pléthore
à manger dans sa conversation…
— Excuse-moi, mais ton discourt est nébuleux
, mon chéri. Tu divagues, me susurre
-t-elle.
— Comment ça ? Depuis le début, c’est toi qui ne fait qu’employer des mots compliqués.
— Tu crois ça ? Regarde derrière toi.
Je me retourne prudemment. Derrière, une silhouette éthérée
est en train d’écrire frénétiquement en surveillant un chronomètre.
— Qui est-ce ? Qu’est-ce qui se passe ? je demande, bêtement ébaubi
.
— C’est l’auteur.
— La hauteur de quoi ?
— Non. L’écrivain.
— Le quoi ?
— Celui qui nous fait dire tout ces mots compliqués pour rien.
— Mais c’est un auteur ou un écrivain ?
— La différence, mon chéri, confère à la querelle vétilleuse
.
— Ah. Donc, restaurant italien, la prochaine fois ?
Vincent