Séance n°61

Séance n°61 – 28 février 2025

Jeu n°1 —

Chaque participant choisi trois mots associés à la matière, et trois mots associés aux émotions. Après les avoir couplés, les listes sont distribuées au hasard. Il faut écrire une histoire utilisant ces associations.

Les textes :

Vincent a reçu de Clotilde les couples de mots suivants : velour / désir, bois / sûr, verre / fébrile.

Je me roule sur le velour du tapis moelleux, laissant ce vieux désir quotidien monter doucement en moi, envahissant chacun de mes membres. J’en roucoule en basses profondes et modulées. Elle, assise dans le canapé, reste stoïque. Elle fait mine de m’ignorer. Ça ne marche pas. Oh, si, un peu en fait. Je tend une patte, la posant sur sa jambe, exerçant une pression tandis que ma gorge continue de laisser couler mes ronronnements étouffés. Pourtant sûre d’elle et hautaine, elle est de ce bois que je finis toujours par faire craquer. Et je sais très bien comment. D’une torsion fluide, je roule sur le dos, la fixant intensément par en dessous. Sa froideur finit par se briser en éclats de verre. Alors qu’elle se lève et passe près de moi, elle pose sur mon ventre une main fébrile avant de se diriger vers la cuisine.

Heureux de mon emprise sur elle, je bondis et trottine à sa suite, salivant déjà à l’idée du bol de croquettes qu’elle va me servir.

Vincent

Jeu n°2 —

Raconter une histoire inspirée par l’image ci-dessous.

Source : Archillect

Les textes :

Le quartier était plongé dans une nuit d’encre. À peine pouvait-on deviner les arêtes dures et les angles droits des bâtiments. Le silence était aussi dense et épais que l’encre de la nuit. Une bourrasque de vent balaya la rue déserte, emportant avec elle quelques cadavres de feuilles.

Petit à petit, une lueur ruissela à travers une fenêtre aux volets ouverts. Face aux minutes qui passent, des teintes pourpres et orangées commençaient à éclairer timidement le bitume de la rue. La lueur jaunissait, prenait chaleur. Le jour venait de se réveiller.

Vincent

Jeu n°3 —

Chaque participant se voir attribuer une phobie sans en connaître la définition. Il doit écrire une histoire la mettant en scène selon son interprétation.

Les textes :

— Il est où, Corlaix ?
— Aucune idée, patron. Il était là à la réunion de 9 heures. Mais on l’a pas revu depuis.
— Bon sang. Il ne s’est quand même pas volatilisé, ce c…
— Patron, il vient d’appeler. Il dit qu’il a dû rentrer chez lui. Il dit qu’il a eu une rechute.
— De quoi comment ? Une rechute de quoi ?
— De taphophobie, il dit.
— Ben vla… C’est quoi encore, ce machin ?
— Il dit que c’est grave, et que c’est potentiellement contagieux.
— Quoi ‽ Mais c’est quoi cette maladie ?
— C’est de la taphophobie, chef. C’est la peur absolue du taf.
— N’importe quoi. Et vous allez bientôt me faire croire qu’en plus il est éréutophobique¹ !

Taphophobie : la peur d’être enterré vivant.

Vincent