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Séance n°63

Séance n°63 – 11 avril 2025Séance n°63 – 11 avril 2025

Jeu n°1 —

Univers à la Carte. Chaque participant reçoit un tirage de cartes narratives et une chute d’histoire. À lui de raconter une histoire utilisant tous les éléments et la chute donnée. L’univer choisi ici était Fantasy.

Les textes :

Notre héros avait rouvert les vieilles portes faites de chêne et de larmes de fées. Sur son passage, il ne s’arrêterait point. La marche sûre, sur les dalles mousseuses de l’académie, il éviterait les regards vides des jeunes écoliers qui gisaient au sol, qui pour certains, trahissaient les derniers murmures de la lutte. Cette école avait été souillée, dès lors qu’il en avait quitté son sein.

À mesure qu’il traversait les corridors, les souvenirs de ses jeunes années lui revenaient, si vrais et palpables qu’il en sentait presque le bas de sa robe frotter le haut de ses bottes. Il avait été prodige, Maitre paladin, serviteur des ténèbres et bourreau de la lumière, un réel Dieu dans ce cycle sans fin qu’était la magie. Dans sa montée vers la veille tour, il retrouvait les restes de ses professeurs éparpillés entre les murs, les marches et les rideaux.

Il n’avait jamais connu la peine, et n’éprouverait jamais de remord. Après tout, il n’était rien, ni pour lui ni pour personne.

Il finit sa lente marche pour atteindre le haut du pigeonnier. De cette hauteur il aurait suffisamment de visibilité pour fermer le portail. Il avait livré suffisamment de damnés mais ne devrait pas trop faire pencher la balance du côté de l’ombre, juste ce qu’il fallait.

Il ne leur en voulait pas à ses confrères, toute espèce vise à dominer, détruire pour mieux se construire. Mais toute chose a une fin, la guerre devait cesser, et il avait suffisamment attendu maintenant. Il prit rapidement son Arc, se plaça sur le ponton puis le banda avec adresse. La flèche armée était scintillante et portait toutes les promesses d’une paix retrouvée. Il s’immobilisa et, une fois l’œil bien en joue, la décocha.

« Que tout finisse » se dit-il.

Ce héros, sa mère ne lui avait jamais donné de nom. Mais aujourd’hui, après toutes ces années, il emprunterait celui du jugement.

La flèche décochée toucha sa cible, brisant le ciel. Les damnées hurlèrent et retournèrent dans l’oubli. Il ne restait plus de l’académie que ses murs et la craie encore fraiche sur les tableaux. C’était finit, enfin, jusqu’à ce que la brèche se réouvre subitement. Du petit orifice, un enfant, pâle comme le marbre et brun comme la nuit, en sortit et tombait lentement, dans le vide.

Il rangea subitement son arc pour s’élancer jusqu’à lui. Ainsi, la paix règnerait à nouveau sur le royaume, mais le héros fut de nouveau appelé à l’aventure.

Tim


Le jeune Roumane avait intégré le collège indivisible des Mages & Guérisseurs dès son plus jeune âge. Il avait très tôt montré d’incroyables aptitudes dans de nombreux domaines ésotériques. À tel point qu’il put se présenter à l’examen final avec un an d’avance sur ses condisciples. Lors de son initiation, celui que — jusqu’alors — on appelait Roumane le Sage sembla se transformer sitôt que le doyen passa l’amulette de l’Ordre à son cou. L’assemblée vit bien son changement de comportement. Roumane n’était plus le Sage mais l’Élu. Et désormais s’ouvrait devant lui une destinée fabuleuse. Après un échange de regards, le conseil des Mages & Guérisseurs offrirent d’accompagner le jeune lauréat à la tour qu’ils lui offrirent en reconnaissance de sa grandeur. C’était un piège ! Un lieu sans retour, une prison pour ceux qui — comme Roumane — montraient des signes inquiétants de mégalomanie. À l’intérieur, le mage avide se noya dans ses propres illusions de grandeur, oubliant ainsi sa véritable identité.

Vincent


Jeu n°2 —

Un prénom étrange, oublié, désuet est donné à chaque participant. À lui d’inventer le personnage et une courte histoire avec.

Les textes :

Tim a reçu le prénom : Cælum.

Dans un monde où les statues se cultivent,
Il était jardinier. De ses mains rugueuses,
Qui sculptent, façonnent et pétrissent.
Il donnait naissance aux effigies sulfureuses,
Aux chimères et aux néréides oubliées

Il tendait l’oreille pour mieux entendre la terre,
Scrutait le marbre pour qu’il se délivre et
Modelait l’argile pour qu’elle épouse, sans se plaindre, le moindre de ses désirs.

Dans les aspérités de la roche il lisait des histoires.
Celles qui se racontent, qui brûlent les lèvres
Celles qui inspirent les larmes et donnent force à nos espérances

Mais que fut sa peine, quand un jour de la terre humide, elle se dressa.
Toute fière, impétueuse, regardant le ciel,
Elle n’avait besoin de rien et lui refusait tout.

Ses coups de pioche ricochaient, ses mains la parcouraient sans la toucher
Elle lui imposait sa vision, le rendait esclave

Alors un jour, puisqu’il se résigna et n’en ferait rien.
D’un geste frénétique, décida de la masquer sous un drap de soie.
Mais même dans l’ombre, elle continuait, poussait, grandissait, s’élevait.

Emprunt à la tristesse, notre jardinier avait tout abandonné, l’âme démunie.
Il fut qu’un jour le vent d’été, dans son jardin, décida dans un souffle de lever le voile de l’opprimée.

Il jeta alors furtivement un regard, elle, qui lentement se dévoilait.
Quelle évidence ! Quelle peine et quel amour de la retrouver !
Elle était là, elle était lui.
Son désir et son art étaient si forts, que celle qui lui avait inspiré toute la beauté,
Avait décidé de pousser.

Tim


Vincent a reçu le prénom : Elowen.

— Faut que je te demande un truc. Tu sais, la petite nouvelle du service compta. Pourquoi tu l’appelles Elowen ?
— Ben, c’est son prénom. Non ?
— Pas du tout. Elle s’appelle Wendy. T’as pas remarqué qu’elle ne te répondait jamais et qu’elle te regardait de travers ?
— Bah, si. Mais je pensais qu’elle était juste coincée du …
— D’où tu sors qu’elle s’appelle Elowen, déjà ?
— Ben, c’est Christian qui l’appelle comme ça, quand elle arrive le matin.
OK. Et, quand elle s’en va, il lui dit quoi, le Christian ?
— Il dit « Bye, Wen »… Oh merde, j’suis con…

Vincent


Jeu n°3 —

Un participant va piocher un livre de son choix dans la libraire. On doit ensuite s’inspirer de l’illustration de la couverture pour en tirer une courte histoire. Le livre choisi est « Le Dernier Conte, tome 2 — Rose Rouge » de Alexiane Thill (éditions Hugo Publishing)

Les textes :

Dans un pays, fort, fort lointain, avait été construit un puits.
Ce puits était couvert de lierre et des roses le parcouraient.
Il était connu, très souvent visité, mais jamais, au grand jamais, on y descendait.
Pour qu’elle raison, me direz-vous ?
Eh bien, c’est qu’une légende dit qu’une femme y a été noyée. Cette femme avait été aimée, elle était promise à un avenir, à gouverner. Elle aimait son peuple et avait juré de le défendre et de le protéger.
Mais le sort en avait décidé tout autre. Un jour on ne put jamais la retrouver et, par peur, les hommes en conclue que, puisque les sauts remontant du fond du puit était souillé de sa chevelure éparse et dorée, celle-ci s’y était noyée.

Depuis, en sa mémoire, les Hommes parcourent la terre et inscrivent leurs promesses, leurs rêves et leurs désirs de protection dans des chiffons de papier, pour le jeter dans le puit, puisse la noyée l’emportait et exaucer leurs souhaits.

Tim


Dans le grand salon, l’ambiance pourtant jusque là aristocratique commençait à s’échauffer.
— C’est pourtant évident ! Le colonel Moutarde a été assassiné dans la cuisine avec un chandelier !
— Mais pas du tout, vous délirez mon bon ami. Il a été monstrueusement trucidé à l’arme blanche. Une épée, selon moi.
— Messieurs, vous dites n’importe quoi. Il a tout bonnement été poussé dans le vieux puits au fond du jardin.
Devant la nervosité inquiète qui commençait à gagner tout le monde, le petit enquêteur moustachu leva les bras et dit, avec son inimitable accent outre-Quiévrain :
— Calmez-vous. Il est vrai que toute cette affaire reste un mystère, même pour moi ! Pourtant, une chose est sûre, c’est l’identité du coupable. Ou, devrais-je plutôt dire… de la coupable !
Il se tourna brusquement vers une jeune fille qui avait gardé le silence depuis le début, avant de continuer :
— N’est-ce pas, mademoiselle Rose ?

Vincent


Avant, après… Séance Spéciale - Heilanie’s Scribulerie
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