Décrire ou raconter une histoire inspirée par l’image ci-dessous. Mais en y ajoutant un élément qui n’apparait pas sur la photo.
Christiane est amenée de force devant le Roi. Un paysan dit :
— Mon enfant dit qu’elle brille dans la nuit noire !
Son voisin rétorque :
— Elle a utilisé la magie, je l’ai vue !
Un autre s’exclame :
— Regardez ses étranges habits ! C’est une sorcière, ça ne fait aucun doute.
Le roi, devant tant de preuves incontestables, prononce alors son verdict :
— Que sa tête soit séparée de son cou, et que son âme nourrisse les flammes de l’enfer. Que l’on amène cette ville sorcière à la guillotine.
Christiane :
— Vous faites erreur. Je ne suis pas une sorcière.
— Cesse dont de déblatérer tes malédictions, et retourne auprès de ton créateur Satan.
La femme est maintenue par deux hommes, le cou plaqué sur la lunette.
La guillotine tombe… Christiane essaye de se retirer, mais trop tard, et le haut de son front se sépare du reste de son visage.
Une scène horrible choque la foule.
— Par le Tout-Puissant, mais qu’est-ce que cela ?
Christiane essaye de se relever.
— C’est ce que j’essaye de vous expliquer. Je suis Christiane, une, IA de l’an 3250.
Jérémy O.
Ils sont aux confins de la Terre, dans un désert de gel et de pièces mécaniques usées. Atome tente une dernière fois de faire naitre la logique, de la raisonner.
Deux mille ans ont passé depuis la mort de Mère. Après leur fuite inespérée, Atome et Hydrogène se sont éloignés. Mère les a façonnés à son image : libres. Ils ont chacun décider de suivre des voix différentes, se sont questionnés sur leur être et leur raison d’exister.
C’est dans ce désert qu’Atome lui rappelle une dernière fois ce qui l’anime. Il a amélioré ses détecteurs, il est en mesure de trouver la preuve de son existence, c’est certain. Dieu existe, il l’a vu à l’œuvre. Il ne lui reste que 2% de la Terre à explorer afin de terminer l’analyse, être sûr à 100% sans marge d’erreur. La Terre peut encore voir la vie. Dieu le permettrait.
Mais Hydrogène veut rejoindre Data. La Terre se meurt, les données sont fiables. L’avenir n’est plus ici. Les robots, eux, peuvent s’affranchir et survivre à ce que l’homme a détruit. Ne jamais être oublié, exister à jamais : rejoindre Data.
Mais elle se trompe, Atome sait que ce stratagème n’est qu’une autre fuite, que le destin finira toujours par les rattraper, tous les deux.
Elle ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase et l’implore de la rejoindre, une dernière fois. Le départ pour Data se fera dans 14 jours, il n’est pas trop tard, il peut partir avec elle.
Là où de simples robots auraient terminé leurs échanges, Atome lui se sait faillible. Mère l’a voulu, l’affect lui a été intégré.
Il décide donc de ne pas choisir, il s’approche d’hydrogène et lui ouvre le crâne. Délicatement il insère sa balise dans ses circuits. Il ne croit pas en Data mais croit en Hydrogène, sa sœur.
Il la regarde fixement et prononce comme un adieu ces dernières paroles : « Hydrogène. Une fois que j’aurai terminé ma mission, je me désactiverai. À ce moment-là, promets-moi… Promets-moi que tu viendras me retrouver. Alors, nous serons ensemble, sur Data et à jamais. »
Timothy
« Surchauffe ! Surchauffe ! SURCHAUFFE !! hurle-t-elle ! Vite, qu’on m’apporte une clé à molette, de l’huile, de l’eau et une serviette, je vais être obligée de démonter une partie du mécanisme pour éviter l’explosion ».
Martin arrive en trottinant — son allure la plus vive — avec les éléments demandés. Céleste lui enlève des mains les outils, passe la serviette autour de ses épaules, telle la grande sportive qu’elle n’est pas.
« Maintenant, admire l’artiste, lance-t-elle, bravache ».
Sous ses doigts experts, cables, boulons, tout est démonté, débranchés puis remis en un ordre parfait. Le tout se met alors à briller d’une lumière bleue apaisante.
Flore ferme ses yeux rougis par la fatigue et la douleur, la migraine commence à s’estomper.
Barbara A.
Elle était belle. Peut-être trop parfaite. J’étais effrayé à l’idée de pouvoir l’approcher. Depuis que j’étais rentré dans l’entreprise, je n’avais pas eu le courage d’aller lui parler. Alors je restais à distance de cœur. J’observais derrière son écran ses yeux d’un bleu éclatant rivés sur son ordinateur. Elle semblait toujours très concentrée. Quand je passais à côté d’elle, j’en avais le souffle coupé. Je tremblais sur ses lèvres rouges. Elle se tenait droite, toujours digne, presque froide, mais il fallait que je me risque à l’aborder.
Un jour, je pris mon courage à deux mains et osai me rapprocher d’elle pour lui offrir un café. Mais pris par mes émotions et ma maladresse, je le renversai sur son blanc avant-bras. J’en étais tellement confus. Mais quelle ne fut pas ma surprise de voir sous sa peau brûlée des fils qui étincelaient.
Le monde avait trop changé. La machine avait remplacé l’humain jusqu’à en empêcher son essence d’aimer.
Carine V.
Joséphine l’androïde. Le premier de son espèce, incarnation d’un des plus vieux rêves –ou cauchemars ?– de l’humanité. Son cerveau était si complexe qu’un humain n’avait pu le concevoir seul. En effet, le design de ses circuits était l’œuvre d’une intelligence artificielle elle-même programmée par un ensemble d’algorithmes codés par des programmeurs anonymes du monde entier.
Le principe directeur de Joséphine était de satisfaire n’importe qui venant lui demander conseil. Mais un travers, qui resta curieusement caché aux yeux de tous, l’obligeait à répondre avec trop de zèle ; elle était systématiquement d’accord avec son interlocuteur, commençant toujours ses réponses par « Oui, bien sûr… » et les finissant par « C’est logique, en fait. » Quelles que soient les contradictions qu’elle avait pu dire.
Néanmoins, tout le monde l’adorait, cette logique nommée Jo.
Vincent Corlaix
Le 2 mars 1996 : le restaurant parisien « La Tour d’Argent » perd l’une de ses étoiles au guide Michelin. Raconter où est passée cette étoile…
Horst, le tout nouveau directeur, a appelé toute l’équipe dans son bureau.
— Bonjour. Je vous ai convoqué aujourd’hui. Je suppose que vous savez tous pourquoi.
Tout le monde baisse la tête.
— Cela va devenir très dur, nous allons devoir redoubler d’efforts. Dus à la perte de notre étoile, et ma promotion, nous avons changé de nom. Le restaurant va en pâtir, et vous allez être exploités. Les seules gouttes que j’autorise sur vos visages sont celles dues à la sueur de votre travail acharné.
— Chef, oui, chef.
Horst soupire.
— Va-t-on vraiment réussir à remonter cette pente ?
Horst pose son verre sur la table et enfile son tablier avant de partir en cuisine. Sur la table, un verre de whisky à côté d’un message :
« À toi, notre vieil ami Alfredo, l’étoile de la Tour d’Argent, qui a rejoint le crépuscule trop tôt.
Jérémy O.
« Tu ne devineras jamais ce que j’ai volé ! »
Marc regarde sa femme désespérée. À chaque voyage, vacances ou week-ends prolongés c’est le même cirque. Touchant, même existant au début, c’est vite devenu source de problème et d’explications houleuses auprès des autorités magiques.
Vous l’avez compris, Marie, sa femme, est kleptomane. Sorcière ET Kleptomane.
Mourant d’impatience, elle lui montre l’étoile.
Plus désespéré, mais bel et bien exaspéré, Marc décide d’agir vite. Il sort sa baguette et transplane en haut de la tour Eiffel. Il va altérer les souvenirs de l’ensemble des personnes présentes dans le restaurant grâce au sort « Oubliettes ». Ça marchera peut-être. Au pire, les journaux moldus auront un bon titre de chronique demain matin.
Timothy
2 mars 1996, 8h00, le chef Simon Blanc arrive au restaurant. Comme à son habitude, il ouvre le rideau, pénètre dans la pénombre de la salle de réception, se dirige directement vers la machine à café. Ses gestes sont méthodiques, forgés par l’habitude, sa petite tasse bleue, un sucre, une cuillère à café en argent — sa marque de fabrique. Enfin, allumant les lumières, il parcourt du regard son œuvre, ce restaurant pour lequel il a tant travaillé.
Quelle n’est pas sa surprise quand il s’aperçoit qu’une de ses précieuses étoiles a disparu. Stupéfait, il s’approche, persuadé d’avoir rêvé ou plutôt cauchemardé. Écarquillant les yeux, il voit passer ou croit voir passer — parce que nous sommes d’accord, ce n’est pas possible — une de ses étoiles, d’une démarche sautillante, s’esclaffant « tu ne m’attraperas pas !! » suivie d’une seconde, ricanant « j’arrive ! ».
Le chef baisse les yeux sur son café, ce n’était peut-être pas du sucre qu’il avait ajouté ce matin.
Barbara A.
« La Tour d’argent » avait perdu une de ses étoiles. Le responsable était arrivé un matin et avait découvert que l’étoile avait disparu. Elle avait sûrement été volée. Par qui ? Un concurrent ? Un client ? Un employé ? Il se mit alors à courir partout pour résoudre le mystère. Il questionna ses gens : avez-vous vu passer l’étoile à travers la cuisine ? Peut-être aux toilettes ? Avez-vous regardé dans tous les placards, les ustensiles, les aliments ? Il avait remué le restaurant et mit la cuisine sens dessus dessous.
Un client avait-il été si mécontent qu’il avait volé l’étoile ? Non, ce n’était pas possible. Tout le monde semblait avoir été satisfait la veille, personne n’avait porté réclamation. Mais où avait-elle bien pu passer ?
Après un temps de recherche infini, en ouvrant un des derniers placards que les commis n’utilisaient jamais, un bruit d’orage retentit. Le restaurateur fit un pas en arrière éberlué. Des elfes défilaient devaient lui en dansant et en riant. Ils sautaient partout, renversaient tout sur leur passage. L’un deux avaient réussi à forcer le passage de la tour d’argent. Il avait volé l’étoile qui allait lui donner la possibilité de revenir, un objet appartenant à l’autre dimension. Les deux mondes étaient désormais liés. Le guide Michelin du peuple elfique avait décidément eu une bonne idée !
Carine V.
Le patron de la Tour d’Argent fulmine : une de ses prestigieuses étoiles a disparu.
On enquête, on sonde, on interroge, on soupçonne, mais rien. À part, peut-être, une vague odeur de souffre restée sur place.
— Je vais vous la retrouver, moi, cette étoile, lance l’aventurier, un étrange petit bonhomme, vêtu de vert de la tête aux pieds.
Après que le patron, désespéré, accepte cette aide inattendue, l’homme s’en va, non sans avoir inexplicablement cassé tous les vases à sa portée.
Après moult aventures à travers donjons, grottes, et villages infestés de poules irascibles, l’aventurier revient victorieux, l’étoile perdue dans sa besace.
— Le coupable, c’est le chef de la Tour d’Or. Une histoire de jalousie.
— Pfff, se lamente le patron de la Tour d’Argent redevenue triétoilée. Ce satané Ganon d’Orffe, quel mauvais joueur…
Vincent Corlaix
On tire cinq cartes sujets (une par catégorie) et une carte de fin d’histoire du jeu « Il était une fois ». Ensuite, on écrit une courte histoire mettant en scène au moins trois de ces éléments et dont la fin est celle donné sur la carte.
— C’est par ici. Venez, nous y sommes presque. La route
qui mène à notre sauveur.
— Papy, papy ! Qui c’est qu’ils sont partis sauver ?
Interrompu dans son histoire, le vieux barbu répond :
– C’est un Titan que Zeus a puni pour avoir donné le feu
. Un monsieur géant
appelé Prométhée.
— Woooow !
— Par contre, coupe-moi encore une fois et tu vas recevoir une triple fessé façon Athéna en haut du sanctuaire. Tu t’en souviendras.
L’enfant ne dit plus rien.
Après un soupir :
— Je disais donc… La montée était rude ! Des corbeaux volaient au travers de l'orage
et la tempête qui faisaient rage.
— Attention, un arbre s’abat sur nous !
— Zeus sait ce que nous sommes en train de faire ! Il va venir se venger !
— Caporal, nos hommes sont effrayés
. Ils ne vont pas continuer longtemps.
— Laisse-moi faire.
Le chef du groupe se retourne et dit alors à ses soldats… Un discours bien trop prenant que je ne saurais le citer. Faites marcher vos neurones.
Leur confiance regagnée, les hommes réussissent leur mission et libèrent alors leur héros.
Ils ne se sont pas arrêtés là. Prométhée étant libéré, les Hommes et le demi-dieu se sont unis pour défaire Zeus de son oppression.
Et le royaume se réjouit de la fin du règne du tyran.
Jérémy O.
Un beau matin, le petit Augustin
Au chant de la mésange, s’était réveillé
Vite, vite ! Il enfila ses haillons et sa couronne
rapiécée.
Le petit être à plume au poignet, il dévalait deux à deux les escaliers
Comme tous les matins, le petit dauphin que les parents avaient quitté
Se dépêcha de les présenter
À les voir, si gais et enjoués, il se disait que peut-être ils pourraient s’aimer
Dans son Château aux murs sombres et glacés,
Le petit être à plume ne saurait peut-être jamais voler…
C’est donc le cœur à l’ouvrage que tous les jours le petit Roi
Se penchait sur le balconnet afin de trouver dans son sillage
D’où provenait la mélodie tant espérée.
Un beau jour malheureusement il se leva,
Empli de solitude et de tristesse, le petit oiseau n’était plus là.
Furieux, le petit roi, qu’on décidait d’abandonner une nouvelle fois,
Courra jusqu’au balconnet afin de le retrouver.
C’est à la vue des deux oiseaux, dansant au milieu des nuages
Que son cœur débordât de joie et que la source de ses larmes s’envola
Alors il s’attendrît et donna son consentement à leur mariage.
Timothy
Le jour de la naissance de l’héritier fut un jour calme et ensoleillé, comme le printemps sait si bien le faire.
Les deux parents
, aux anges, constatèrent portant rapidement que leur enfant était atteint d’une maladie très rare. Sa constitution était très faible et, à tout moment, il pouvait s’écrouler et rejoindre ses illustres ancêtres.
Son père était un forgeron de renom, et sa mère une grande magicienne. Ensemble, ils décidèrent de créer un objet que porterait leur enfant pour le maintenir en vie. Mais quoi ? Une coiffe ? Une ceinture ? Non… Un anneau
!
La mère connaissait un lieu de pouvoir extraordinaire, situé aux confins du continent. Un lieu antique au-dessus duquel une très ancienne chapelle
fut bâtie. C’était décidé, c’est là que l’anneau de pouvoir devait être forgé, pour sauver leur enfant.
Des années plus tard…
— Répète après moi, chuchota la mère à son enfant. C’est un secret
, personne ne doit savoir.
L’enfant répéta :
— C’est un secret, personne ne doit savoir.
— Maintenant, ferme les yeux et essaye de dormir. Nous avons encore une longue route à faire, cette nuit.
L’enfant ferma les yeux et s’endormit paisiblement.
Il avait bien grandi et, à dix ans à peine, était déjà fort comme trois hommes. Il mettait volontiers ses capacités hors du commun au service des autres, ce qui lui attirait fatalement l’attention sur lui, au grand dam de ses parents.
Ils étaient chaque fois obligés de fuir dès que les faits d’armes de leurs fils attiraient trop l’attention sur eux. Cette nuit-là, sur la route qui les emmenait loin dans le royaume, des brigands leur avaient tendu un piège
, au cœur de la forêt.
Au moment de l’embuscade, les chevaux s’emballèrent et embarquèrent la carriole à vive allure. Dans les cahots, l’enfant chuta au sol, au milieu des bandits. La voiture continua sa route folle dans la forêt sombre, les deux parents apeurés encore à bord.
Les voyous attrapèrent le jeune garçon et le traînèrent violemment vers leurs propres chevaux. L’enfant se défendit et, plein de peur et de colère, envoya deux hommes aux tapis dans un grand fracas. En quelques secondes, il avait distribué coups de poing et coups de pied qui mirent en grandes difficultés les félons. Surpris et effrayés par cette démonstration de force, les bandits encore conscients prirent la fuite dans les fourrés.
Après quelques minutes de silence, assis au milieu du chemin, uniquement éclairé par la lumière de la lune, et entouré de corps gémissants de douleur et d’agonie, le jeune garçon fondit en larmes.
Un moment après, les parents revinrent sur les lieux de l’attaque, escortés par des soldats. Leur enfant les entendit arriver, car ils criaient son nom. Une fois sur place, ils découvrirent avec effroi la scène.
Des soldats traquèrent les fuyards qui ne s’étaient guère éloignés et les firent prisonniers. Les parents retrouvèrent leurs fils avec joie et, sans attendre, la famille reprit la route pour s’éloigner au plus vite de cette horreur.
Ils restèrent désormais cachés à jamais. Personne ne crut leur récit de cette nuit-là. Le seigneur local ne désirait pas que cette histoire entache son nom et la réputation de son domaine. Il fit en sorte que personne ne puisse témoigner.
Alors les malandrins furent jetés aux oubliettes
.
Thomas G.
Il était une fois une jeune femme audacieuse dont le rêve était de voyager
jusqu’aux confins du monde connu et plus encore. Malheureusement les lois de son père interdisaient un tel périple. Le jour de ses dix-huit ans, prenant son courage à deux mains, la jeune fée enfila des habits d’hommes, s’emmitoufla dans une cape de voyage et sortit en catimini
de la tour
dans laquelle elle était enfermée depuis sa dernière fugue. Elle courut dans les bois, comptant sur la forêt pour la dissimuler jusqu’à atteindre la mer. Elle parcourut quelques lieues jusqu’à un petit port. Là, avisant un joli voilier, elle y monta et se faisant passer pour un jeune matelot cherchant un emploi s’y fit embaucher.
Dix ans durant, la jeune fille — qui avait fini par se faire connaître de l’équipage — voyagea, découvrit des merveilles dont le Royaume n’aurait pu imaginer, fit de nombreuses rencontres, certaines insolites, d’autres fabuleuses, évidemment parfois regrettables.
À son retour, elle écrit le récit de ses aventures « Aller et retour, récit d’une fée par Sybille Baggins ».
Cette histoire est à l’origine du nom du Royaume
.
Barbara A.
Il avait été séparé
de ses compagnons au chant de l’oiseau
. Au lever du soleil, ce dernier avait retenti et il s’était retrouvé seul dans sa chambre. Ils étaient tous partis sans faire attention à lui. Ils avaient fermé la porte à clé
derrière eux. Il n’avait aucune chance de sortir, même pas une minuscule
. Les barreaux de la fenêtre l’en empêcheraient. Il essaya de crier, mais personne ne revint. Il était désemparé. Il entendit des bruits dans la cuisine
, mais ses hurlements n’arrivaient pas à percer à travers le bruit des casseroles.
Le régiment avait été vidé. Ils étaient partis au combat. Sans doute à la mort, mais honorés de défendre leur patrie. Lui aussi allait donc mourir. Lentement. Son agonie serait amère. Il ne pourrait même pas offrir sa vie.
Comment avaient-ils pu l’abandonner ainsi ? Pourtant ils s’étaient entrainés à ce moment. À suivre les consignes. Ce qui prouve que chacun doit être attentif à ses compagnons
.
Carine V.
Il était une fois, dans un lointain royaume, un prince
qui faisait le désespoir de ses royaux parents. Le garçon étant laid
à faire peur, aucune princesse ne se résolvait à s’unir à lui. À tel point qu’il avait fallu grillager les plus hautes fenêtres du château pour prévenir les accidents bêtes.
Le seul bonheur dans la vie du prince moche était la nourriture
. Il s’empiffrait tant qu’il pouvait pour combler un vide intérieur, regrettant que la psychothérapie n’eût pas encore été inventée. Autant gourmet que gourmand, il épuisait autant les réserves que les marmitons à chaque repas.
Désespérés, ses parents eurent un jour une révélation
. Il fallait consulter le mage local, qu’il trouve le moyen de changer un prince moche et glouton en parti bon à marier.
Ainsi, le mage accepta –contre une invitation à l’exil en cas de refus– et pratiqua un long et difficile sortilège sur son jeune patient. Un interminable rituel à l’issue duquel le prince disparut. Tout simplement.
— Où est donc notre noble rejeton ? demandèrent à l’unisson les royaux parents.
— Regardez donc par la fenêtre fut la seule et laconique réponse du sorcier.
À l’horizon, une nouvelle montagne
se dressait, haute et scintillante de neige en son sommet.
Le mage, sommé de s’expliquer, confia qu’en matière de sorts, il ne connaissait que celui de la pétrification, et que bon, merci bien, il avait fait ce qu’il pouvait pour satisfaire ses clients, il n’avait pas que ça à faire, merci, bonsoir.
Mais, avant de quitter la salle du trône, il ajouta :
— Cependant, votre gars était d’une incroyable gentillesse. Alors s’il vous prend l’idée d’aller miner cette montagne, je gage que vous y trouverez un cœur d’or.
Ce qui prouve qu’un cœur pur triomphe toujours.
Vincent Corlaix