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Séance n°28

Jeu n°1 —

« J’ai été obligé de rester à la maison plutôt que d’aller en vacances, parce que… » Raconter la suite.

Les textes :

Je ne suis pas partie en vacances cette année. Je suis dégoutée. Mes valises étaient prêtes sur le seuil de la porte. J’étais excitée comme une puce à l’idée de partir en Écosse et voilà que je me trouvais dans l’impossibilité d’ouvrir la porte. Vous auriez vu ma gueule ! Je n’ai pas compris. Me voilà à forcer comme une louve sur la poignée. Je rassemblais toutes mes forces jusqu’à y mettre les pattes et m’écrouler ! J’essayais de voir par la fenêtre ce qui pouvait coincer. Je ne voyais qu’une grande ombre sur le paillasson que la lune intensifiait. L’angoisse montait. J’avais peur de me risquer à regarder dans le judas.

Un cri perça la nuit. Je reconnus le soupçon d’une intonation de mon ami. Je ne pus résistai et jetai un œil. J’en tombai à la renverse. Un loup tapait à ma porte et avait le sourire de Vincent !

Les vacances étaient compromises, je crois… on allait bien s’amuser !

Carine


— Alors, je t’explique. Cette année, comme je te l’avais dit, j’avais prévu de partir dans les îles. Tu sais, Guadeloupe, Martinique, Kerguelen, tout ça… Bref, tu vois le genre. Déjà, c’est la galère pour aller sur le site de réservation ; ma souris tombe en panne, le disque dur devient mou et l’écran passe en noir et blanc. Et puis, tu me croiras pas, ils m’ont coupé internet ! Parait-il que Elon Musk a racheté l’immeuble, et qu’on va tous avoir un internet ultra-haut débit par satellite, mais faut compter 2 mois de travaux. Toujours est-il que j’ai dû aller faire ma réservation dans le bar d’en face, parce que de chez moi je capte pas la 4G. C’est un peu pénible, c’est bruyant, faut consommer, et franchement, le gras des cacahouètes et l’écran du téléphone, c’est pas compatible. Finalement, j’arrive à trouver un vol, un peu compliqué, avec 5 escales et 47 heures de vol cumulées, mais pas cher. Donc, je réserve, tout le tralala. Et qu’est-ce que j’apprends à peine rentré chez moi ? L’avion est réquisitionné par l’armée ukrainienne ! Du coup, j’ai eu une autre idée, mais figure-toi que…
— Bon, allez, arrête ton cinéma. Tes pas partis parce que t’es encore grave dans le rouge, c’est ça ?
— Heu… Oui, aussi.

Vincent Corlaix


Jeu n°2 —

Chacun est invité à écrire trois péripéties de son invention. Les feuillets tournent, et les participants doivent raconter leur mésaventure de vacances en utilisant les trois péripéties reçues.

Les textes :

Il y avait eu quelques signes avant-coureurs. J’étais partie en vacances chez Vincent. Il m’avait laissé les clés de chez lui pendant qu’il était parti en Crète. T ce soir-là n’avait pas été comme les autres…

Ça avait commencé par le grille-pain. J’avais voulu me faire des croque-monsieur quand le grille-pain avait totalement disjoncté. Je m’étais rabattue tristement sur ma pauvre tranche de jambon. J’avais voulu en donner un peu au chat, mais il avait disparu. Je commençais un peu à paniquer quand même… la nuit était très sombre. Les bruits dehors étaient très intenses et je commençais à me faire de mauvais délires. Alors je me mis à chercher le chat un peu partout. Minou, minou, minou… Je le retrouvai enfin, sous la cage d’escalier, allongé de tout son long. Il avait des poils qui sortaient de sa gueule comme s’il s’était étouffé avec. Mais j’observais aussi de grosses morsures sur le corps. Là, ce n’était plus pareil ! Gros stress ! Qu’allais-je dire à Vincent ? Je ne savais plus quoi faire… Je mis la TV pour au moins couvrir les cris de dehors…

Alerte TV : « La Blood moon de ce soir a commencé à vraiment saigner ». Vincent !!! Au secours !!!

Carine


Enfin ! Les congés d’été ! Tout est prêt. Je dévore le ptidej que mon colloc m’a si obligeamment préparé, puis je saute dans mes chaussures de rando et je hisse sur mes épaules le sac à dos bourré à craquer, et hop ! Je plonge dans le métro, direction Gare de Lyon.

Les murs gris défilant derrière les vitres du wagon m’hypnotisent presque, quand soudain quelque chose me fait sursauter. À la place du mur de béton, c’est une paroi d’écailles vertes géantes qui glisse en parallèle de la rame. J’écarquille les yeux. Pas possible !

Petit à petit, notre métro remonte l’animal fantastique jusqu’à la monumentale tête serpentine. C’est un dragon ! Un monstre géant qui vit dans les tunnels du métro parisien !

À la station suivante, je saute sur le quai puis dans le tunnel d’où nous venons d’émerger. C’est une incroyable découverte, je dois absolument percer ce secret fantastique !

Une dizaine d’heures plus tard, l’effet du LSD qu’a glissé mon colloc dans le bol de céréales ce matin –sans doute par inadvertance– s’est finalement estompé. J’erre maintenant dans le dédale des tunnels à la recherche d’une sortie. Un dragon ? Peuh…

Une chose est sûre, néanmoins ; j’ai loupé mon train.

Les péripéties reçues de la part de Carine : « J’ai raté mon train », « J’ai pris de la drogue », et « J’ai découvert un secret bien gardé »

Vincent Corlaix


Jeu n°3 —

Chaque participant écrit sa destination de rêve, puis celle de ses pires cauchemars. Les papiers tournent, et chacun doit raconter comment il pensait se rendre dans un endroit idyllique pour se retrouver dans un cauchemar.

Les textes :

Le tour opérateur m’avait vendu du rêve : un super voyage dans des terres reculées. Il m’avait prévenue qu’il pouvait pleuvoir et faire froid mais vu les chaleurs qui s’annonçaient, j’étais ravie. Il m’avait promis que c’était peu fréquenté par les touristes. C’était vaste et grand. Parfait. Passionnée d’astrologie, j’y trouverais sûrement mon compte et pourrait observer le ciel à loisir. Je m’étais donc imaginée l’Islande en période d’aurore boréale. J’avais été surprise par le prix guère excessif mais comme ce n’était pas une destination prisée, je ne m’étais pas posée de questions et mon porte-monnaie non plus.

C’est quand je me suis retrouvée à l’aéroport que je déchantais. L’Islande, on en était loin ! J’étais en partance pour le fin fond de la France…

Carine


Je suis un angoissé, tout le monde le sait. C’est pour cela que, lorsque j’ai commencé à parler à mes proches et mes collègues que j’avais besoin de me retrouver, de prendre du recul, que je voulais de la douceur, du calme, ils ont tous été à l’écoute.

Ils se sont cotisés et m’ont offert un séjour dans un lieu d’exception. Ils m’en ont fait une description dithyrambique. « Tu verras, disaient-ils. C’est dans un bel appartement, très haut de plafond, des moulures, des dorures partout. Au sol, une moquette douce comme un gazon de printemps. Et, pour t’allonger, un canapé-lit de velours où tu vas pouvoir te relaxer, réfléchir, méditer… » Le rêve, quoi ! Rien qu’à l’idée que je m’en fais, je me sens déjà mieux, décontracté par anticipation.

J’arrive devant la porte de l’immeuble. C’est cossu, sûrement classé. Je vais sonner quand un détail m’interpelle : une plaque de laiton. Il n’y est pas fait mention de gite ou d’hôtel quelconque, non. Il y est gravé :

« Docteur Lucas, Psychothérapeute »

Ah, les enfoirés !…

Fournis par Tim, le lieu de rêve : « Une chambre de velour », le lieu de cauchemar : « Chez Lucas, psychologue »

Vincent Corlaix


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