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Séance n°21

Jeu n°1 —

Décrire ou raconter une histoire inspirée par l’image ci-dessous. Mais en y ajoutant un élément qui n’apparait pas sur la photo.

Source : ArchillectSource : Archillect

Les textes :

Nous sommes les fils et filles de Kaguya, les enfants de la Lune.

Lorsque les hommes s’égarent, Buddha nous sommes. A son injonction nous descendons. Nous oublions tout ce qui faisait de nous des dieux. Nous prenons une enveloppe faite de chair et apprenons leurs dialectes.

Nous les guiderons.

Alors que ma chute touche à sa fin, les souvenirs de la princesse aux parures nacrées quittent peu à peu mon esprit. Je découvre la silhouette de mes frères et sœurs qui ont précédé mon arrivée.

Lorsque je toucherai Terre, je naitrai de nouveau pour ne repartir qu’une fois notre mission accomplie.

Timothy


Il était une fois un super héros s’appelant Super Pierres parce qu’il avait trois pouvoirs. Son premier pouvoir était le pouvoir du serpent et de la guérison. Son deuxième était le pouvoir du caméléon, car il pouvait devenir invisible. Et le troisième était qu’il pouvait se transformer en oiseau donc il pouvait voler. Mais ses pouvoirs marchaient seulement quand il touchait l’eau de la mer. Il ne pouvait utiliser ses trois pouvoirs qu’une heure maximum. Mais ce super héros était à la fois humain et à la fois super héros parce que personne n’était au courant. Et tous les jours la mer lui apprenait quelque chose.

Claire V.


Il volait au-dessus des autres. Il planait au-dessus des nuages et de l’océan. Il était au-dessus du monde. L’avoir rencontrée lui avait donné des ailes. Qu’est-ce qu’elle était belle ! Alors il avait osé tout lui dire, tout ce qu’il avait gardé depuis des années. Et il l’avait transportée par son amour. Elle avait tout abandonné pour le suivre. Ils n’appartenaient plus à la terre. Ils étaient le ciel et la mer. Ils étaient l’univers. Et il avait plongé sans filet dans le creux de ses bras pour se fondre dans l’infini d’une nouvelle vie.

Carine V.


Ils faisaient groupe sur la plage. Tous s’étaient donné le mot : le petit Grimault1 allait faire un nouvel essai. Les adultes entouraient l’enfant tandis qu’il se harnachait de son appareillage compliqué et encombrant. Les regards apitoyés, les chuchotements moqueurs ou complaisants ne le dérangeaient pas. Il les ignorait. Il aurait sans doute aimé un ou deux encouragements. Mais ça, il n’y avait jamais eu droit, pour aucune de ses tentatives.

Une fois prêt, il étendit ses ailes mécaniques de toute leur ampleur. Il les fit battre lentement d’abord, puis un peu plus vite, soulevant des volutes de sable fin.

Et ses pieds quittèrent le sol. L’assemblée poussa des cris de surprise étouffés. Devant eux, le petit Grimault s’élevait tel un oiselet, montant toujours plus haut, spiralant dans l’air, prenant de l’assurance.

Alors, les spectateurs déployèrent eux aussi leurs ailes et s’envolèrent pour l’accompagner. Il avait enfin gagné le droit d’être comme eux.

Vincent Corlaix


Jeu n°2 —

On écrit un paysage, un moment du quotidien du point de vue d’un animal ou d’un insecte sans mentionner qu’il s’agit d’un animal.

Les textes :

Notre monde vous est méconnu pourtant, nous le partageons volontiers.

Ancrées à la surface, mais à jamais promises aux abysses, nous sommes des sœurs.

Nous gardons jalousement le secret de notre prouesse et de l’obscurité.

Les sirènes n’ont rien à envier de notre chant.

Timothy


Un rayon de soleil filtre à travers la fine paroi de mon abri. Il y fait chaud, il est temps.

Gratte, gratte, gratte…

La paroi s’effrite, morceau par morceau, puis finit par céder, elle s’ouvre sur une étendue colorée, les odeurs m’assaillent. Je me sens légère, aérienne, une petite brise souffle. Je m’élance et me laisse porter par le sirocco. Ébahie par toutes ces taches de couleurs, j’agite mes nouvelles ailes translucides et me pose sur la plus belle des fleurs.

Barbara A.


Ce Timothy adorait se prélasser tous les jours dans l’herbe fraiche. Le soleil et le vent sur sa peau bien sèche. Il avait un beau pelage épais. Tous les matins il allait dans le champ parce que ce Timothy avait une belle voix. Mais il fallait éviter qu’il nous marche dessus. Parce que ce Timothy avait quatre pattes quand même. Ce Timothy adorait une personne, car il la voyait tous les jours. Et la personne l’adorait aussi parce qu’ils sont amis pour la vie.

Claire V.


Il avait faim. Il n’allait quand même pas s’arrêter à un petit apéro. Il en fallait plus pour nourrir la bête, mais il ne lui restait rien à se mettre sous la dent. Alors il partit seul faire ses courses dans les bas et hauts étages naturels. La nourriture ne manquait pas dans ce bien vieux supermarché. Après avoir laissé au passage quelques squelettes, il se sentait bien lourd. Ce grand lézard allait mettre du temps à disparaître. Il alla donc se reposer dans un coin du crétacé.

Carine V.


1… 2… 3…

J’ouvre un œil. Pas grand-chose. La casquette ? Ah, oui. J’avance un peu la tête. Ah, voilà, c’est mieux. Il fait jour, chouette !

1… 2… 3…

Faudrait que je bouge, mais… C’est dur. Non, c’est compliqué. Non. C’est juste qu’il faut que je me décide, voilà tout.

1… 2… 3…

Eeeeet… voilà. Me suis dégagé de mon trou. Faim, non ? Oui, faim. Y’a quoi, alentour ? Jetons un œil.

1… 2… 3…

Ah, la livraison a eu lieu. Pas très loin, mais quand même. Faut y aller. Combien de pas ?

1… 2… 3…

Bon. Presque dix, mais j’y suis. De la salade. Et des troncs de brocoli. Et un peu de tomate. Pas mal. Allez…

1… On ouvre le bec.

2… On allonge le cou.

3… On mord. Miam !

« Ploc ! »

Oh ! Quelque chose m’a touché ! En plein sur le dos, et c’est humide ! Par réflexe, j’ai tout rentré, et j’attends…

1… 2… 3…

Ah ! Des gouttes de pluie. Ça va, c’est rien. Mais, je vais quand même aller me nicher dans mon trou, le temps que ça passe. Allez, en route !

1… 2… 3…

Vincent Corlaix


Jeu n°3 —

Le début de l’histoire est donné, il faut raconter ce qui se passe après.

Le début :

Dans mon quartier, un chantier interminable cachait un terrible secret.

Les textes :

Dans mon quartier, un chantier interminable cachait un terrible secret. Mais moi seul ai compris ce qui nous attendait ! J’ai vu les signes, je sais ! Je leur ai dit à tous. On s’est réuni et on s’est pointé là-bas, on a gueulé !

Ils nous ont dit : « Faites signer ce papier ! Si vous êtes assez nombreux, ça marchera ptêtre ! ». Alors on a fait tourner le papier.

Les bons vieux de la vieille, ils ont signé !

Les retraités réac’ ils ont signé !

Même les jeunes désabusés ils ont signés ! Sont pas méchants ces camés !

Je vous le dis, on est des pauvres, on vit dans la crasse, on aime notre air pollué ! On se protège pas, on se multiplie plus vite que les termites et on va continuer de piller les privilégiés, de casser leur SUV et de déflorer leurs vierges immaculées ! »

L’homme reprit son souffle un instant pour terminer sa tirade sur son slogan enragé :

« À mort starbucks ! »

Timothy


Dans mon quartier, un chantier interminable cachait un terrible secret… que j’espérais bien conserver encore un peu. Moi l’être le plus majestueux, le plus mystique de l’univers, j’utilise ce chantier, cette chose affreuse et abominable qui nuit à l’esthétique du lieu, comme cachette pour mes menus larcins. Quand l’humaine a décidé de réaménager mon lieu de vie pour accueillir un petit être rose et braillard, elle a stocké toute une partie de nos affaires dans une pièce minuscule, tout juste bonne à accueillir mon dodo. Alors quand elle m’a signifié que je n’étais plus le bienvenu dans MA chambre, rendez-vous compte, j’ai commencé mes petits emprunts : une chaussette jaune par ci, une chaussette bleu turquoise à pois roses par là. Je sais qu’elle a une sainte horreur des chaussettes dépareillées. Je les cache donc dans le seul endroit où elle n’ira pas vérifier le chantier de la remise. Ma vengeance est terrible.

Barbara A.


Dans mon quartier, un chantier interminable cachait un terrible secret.

Dont le secret était bien gardé.

Mais je ne vous en ai pas encore parlé, mais il y a un gardien des heureux, avec lui on fait comme on peut.

Parce que la vie nous réserve des mots pour vous dire à bientôt.

Claire V.


Dans mon quartier, un chantier interminable cachait un terrible secret. Nous les avions découverts peu à peu. Les bouts étaient sortis les uns après les autres à chaque coup de pelleteuse. Au premier, j’avais vomi. Il ne restait plus grand-chose. Un visage, un bras et un pied. Chacun était strié. Puis on avait fouillé et petit à petit un corps s’était formé. Le puzzle avait pris forme puis vie. La menace était réelle. Le corps de mon père disparu avait été reproduit avec ces bouts de membres arrachés au hasard. Seules les coupures laissaient planer un affreux présage.

Carine V.


Dans mon quartier, un chantier interminable cachait un terrible secret. Tout le monde semble l’ignorer, mais moi, cet immeuble en construction m’inquiète vraiment. Je ne saurais vous dire en quoi je le trouve louche, mais je suis sûr qu’il s’y trame quelque chose d’indicible. Donc, j’ai décidé d’aller enquêter moi-même.

Je passe discrètement entre des panneaux disjoints de la palissade, puis je pénètre dans le squelette du bâtiment en devenir. La construction est loin d’être finie, mais la structure elle-même est achevée, donc propice à abriter tout et n’importe quoi. Je veux en avoir la pompe circulatoire nette.

J’entre dans la pénombre des premières pièces. Des outils oubliés, des gravats. J’avance. Dans la pièce suivante, des reliefs frais de nourriture. J’en étais sûr ! Quelqu’un vit ici. C’est peut-être un simple squatteur, mais…

Un bruit me fait sursauter. Je me retourne pour me retrouver face à l’être le plus laid, le plus informe que je n’ai jamais vu. Rose, lisse, très symétrique sur sa hauteur, orné de deux globes humides juste sous des poils dressés sur son sommet, et quatre membres horriblement articulés.

Je veux crier d’effroi, mais un autre bruit me tétanise. Ils sont plusieurs ! Je craque. Je me rue à l’extérieur, détalant en hurlant à qui peut m’entendre :

« À l’aide ! Des humains ont débarqué ! »

Vincent Corlaix



  1. Clin d’œil à Paul Grimault, le réalisateur du film d’animation Le Roi et l’Oiseau.↩︎

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