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Séance n°24

Jeu n°1 —

Le début de l’histoire est donné, il faut raconter ce qui se passe après.

Le début :

Le docteur m’avait prévenu que ce médicament était encore expérimental. Mais je ne m’attendais pas à….

Les textes :

Le docteur m’avait prévenu que ce médicament était encore expérimental. Mais je ne m’attendais pas à sentir un tel froid. La glace m’avait traversée. Mes doigts de pied s’étaient immédiatement raidis. Mes veines s’étaient gelées et mon sang avait cessé de circuler. Un souffle givré avait frôlé de bas en haut la surface de ma peau. Mon corps ne réagissait que par frissons. J’étais complètement figée. Seul mon cerveau continuait à fonctionner. Mes doigts étaient de marbre. Mes yeux étaient fixes. Mes lèvres ne pouvaient plus émettre le moindre murmure.

« Je n’aurais pas dû. Je veux continuer à vivre. Arrêtez tout ! Je ne veux plus être cryogénisée. »

Carine V.


Le docteur m’avait prévenu que ce médicament était encore expérimental. Mais je ne m’attendais pas à de tels effets. Par précaution, le docteur a tenu à ce que je prenne ces pilules durant notre séance.

Il m’a donné ces cachets triangulaires –déjà, c’est bizarre, non ?– et un gobelet d’eau. J’ai tout gobé –ça pique un peu l’œsophage, les pointes des triangles–, et on a attendu.

Ça a commencé par des picotements aux doigts, et un peu au nez. Puis, tout mon corps s’est mis à me chatouiller, me démanger. Mais, au moment où j’allais me plaindre, j’ai vu la tête du docteur changer de couleurs ; rouge vif avec des tâches violettes. Des écailles lui ont poussé un peu partout. Une autre paire d’yeux est apparue sur son front, des yeux jaunes aux pupilles en étoile. Et il grandissait, s’allongeait !

J’allais hurler lorsqu’il s’est mis à me parler. Enfin, plutôt à pépier, caqueter, et même cliqueter. Sauf que je comprenais ce qu’il me disait !

— Alors, ça va mieux ? C’est fini, ces hallucinations ?

Vincent Corlaix


Jeu n°2 —

D’un mot-valise inventé, une absurDéfinition, imaginer sa définition et la mettre en scène.

Le mot : Aspiruine (n.f.)

Les textes :

Depuis le grand anéantissement tout le monde s’arrache cet outil. C’est dire que, depuis que toute trace de civilisation a été engloutie sous les gravats, l’humanité n’a plus d’autres alternatives aux loisirs chaotiques que sont je cite : la barbarie, les orgies ou la chasse (très souvent à l’homme). Les possibilités d’assouvir un quelconque appétit intellectuel sont moindres. Alors quand le premier curieux a trouvé ce magnifique objet, tout le monde n’avait qu’une hâte, se l’accaparer.

L’aspiruine : Aspire et transforme les débris en poudre compacte bleutée. Cinq minutes après inhalation, la poudre procure des hallucinations qui ne sont qu’autres que les fragments de vie associés à l’objet désintégré.

Timothy


Il fallait faire table rase. L’homme n’avait cessé de se battre. IL était acharné et autocentré. Il avait peu à peu détruit son environnement, tout ce qui avait une âme. Il s’était montré impitoyable, tuant, saccageant, pillant. Un être s’était pourtant détaché de ce carnage et avait réussi à construire une nouvelle société.

Marcus avait inventé une nouvelle machine : l’aspiruine. C’était une immense centrifugeuse qui aspirait toutes les ruines du passé. Les roches étaient ainsi amenées pour être détruites. Le but était de faire disparaître toute trace de l’Histoire.

Carine V.


La guerre, c’est moche ! Les conflits, c’est sale !

Des ruines, des épaves, des cadavres, des douilles, des obus, houlàlà ! Tous ces débris qui encombrent le paysage, c’est déprimant…

Alors, que faire ?

Laissez-moi vous présenter la solution à vos problèmes. Issu de la technologie spatiale américaine, fruit d’années de recherches dans les plus grands laboratoires japonais, recommandé par 9 médecins sur 10, cet appareil fera disparaitre en un clin d’œil tout reliquat de conflit armé, et même de déchets de catastrophe naturelle !

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(Vite ! Les quantités sont limitées !)

Vincent Corlaix


Jeu n°3 —

Raconter une histoire inspirés par trois dés Story Dice choisis par Barbara dans le set Mystery.

Les trois dés de Barbara (08/06/2023)Les trois dés de Barbara (08/06/2023)

Les textes :

Céleste adore l’automne, c’est une saison merveilleuse, la lumière et les couleurs sont incroyables et puis c’est la saison des esprits, la communication est plus aisée à cette période de l’année. La barrière qui sépare leur monde du nôtre s’affine jusqu’à devenir poreuse permettant aux plus chanceux (ou malchanceux) d’échanger avec les âmes défuntes. L’heure, le lieu de rencontre et la compagnie sont des facteurs importants.

Céleste emmène Calypso avec elle, la jolie jument grise est très sensible et l’aidera à trouver le lieu parfait. Il leur faudra marcher quelques kilomètres pour atteindre la petite clairière cachée. Elles arriveront justes à temps pour voir la réunion secrète des mânes de la forêt, éclairée par la lumière de la lune.

Barbara


Alors que la flamme de sa lanterne se consume et que l’obscurité se fait menaçante, près du carrousel, un homme s’affole.

Qu’il gémisse, je m’en fiche, tout finira cette nuit.

Je vérifie une dernière fois que la corde soit bien nouée et m’approche du kiosque. Une fois à l’intérieur je jette un rapide coup d’œil au septuagénaire, attaché par les pieds à mon camion et par le tronc au petit cheval luisant du carrousel. Il est vrai que la nuit les parcs d’attractions sont lugubres. Mais c’était son préféré, alors ce sera celui-là. Les pleurs et les supplications se font plus forts, il sait ce que je m’apprête à faire.

Le regard dans le vide, le geste lent et un léger rictus au coin de mes lèvres je démarre le moteur. La musique douce et mélodieuse retentit. Sans plus attendre, je mets le manège en route.

Cette nuit je ne serai plus hanté par sa mort, je serai l’outil de sa vendetta.

Timothy


Mais quel connard ce Christian ! ça faisait longtemps ! Lui qui m’a ghosté pendant des semaines et le voilà qui débarque ! Non mais franchement pour qui il se prend ! C’est toujours pareil. Au début il était tout mièvre. Il m’amenait balader, me faisait découvrir de beaux coins. Je me rappelle tout particulièrement d’une soirée magique. On l’avait commencé dans un manège. On était collé l’un à l’autre sur un cheval qui allait et venait. Il m’avait ensuite conduite chez lui, avait allumé les bougies et préparé un bon repas. C’était une soirée exquise : nos regards s’entrelaçaient et nos mains se cherchaient. Une force se dégageait de nous. De cette évidence. Puis il avait disparu.

Carine V.


Lors de la veillée d’étape, à la chiche lueur d’une pauvre chandelle, nous écoutions l’histoire que contait le vieillard. J’ignorais son nom. Je crois même que je ne l’avais encore jamais vu auparavant. Mais la caravane était si grande et nous étions si nombreux.

Il nous abreuvait de ses récits épiques de batailles, combats armés, violents, pleins de bruits, de fureurs, de moments héroïques et de défaites sanglantes. Les yeux des gamins scintillaient, s’imaginant certainement en armure rutilante sur leur destrier caparaçonné. Les parents, eux, trouvaient sans doute toutes ces histoires morbides, mais ne pouvaient s’empêcher d’écouter.

Pour l’heure, l’ancêtre racontait une bataille durant laquelle son fidèle cheval s’était empalé sur un pieu alors qu’il donnait la charge. Un des gamins ne put s’empêcher d’interpeller le conteur :

— Mais, vous étiez dessus, non ? Comment vous avez fait pour vous en sortir ?
— C’est ça qui est cocasse, petit. Je ne m’en suis pas sorti…

Vincent Corlaix


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