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Séance n°29

Séance n°29 – 8 septembre 2023Séance n°29 – 8 septembre 2023

Jeu n°1 —

« C’est le plein été, mais la météo annonce –15° pour demain. J’espère que ça n’est pas ma faute, vu que… » Raconter la suite.

Les textes :

C’est le plein été, mais la météo annonce –15° pour demain. J’espère que ça n’est pas ma faute, parce qu’avec les copines du club, on a joué aux apprenties sorcières malgré les avertissements du professeur Flitwick. Nous avons trouvé un vieux grimoire de sorts météorologiques dans la réserve de la bibliothèque. Il était tout poussiéreux et avait l’air de ne pas avoir été ouvert depuis des années. Nous voulions un été radieux, bien loin de l’humidité permanente anglaise. Nous n’avions pas le niveau pour un sort pareil, et pourtant nous avons récité la formule indiquée, concentrées sur ce que nous voulions. L’atmosphère s’est illuminée d’un éclat bleuté –seulement, il se trouve qu’en lieu et place du soleil ardent, j’ai pensé à de minuscules flocons givrés virevoltants dans l’atmosphère…

Barbara


C’est le plein été, mais la météo annonce –15° pour demain. J’espère que ça n’est pas ma faute, vu que… j’ai à peine commencé les leçons par correspondance : « Devenez un sorcier en 10 semaines à la maison ».

Je me suis mise en colère. La chaleur était immédiatement sortie de mon corps. Hier lors de la réunion avec mes amies les fées, notre reine m’avait demandé d’intervenir dans le monde des humains. Ces derniers avaient fait augmenter la température de leur planète de manière inacceptable. Ils avaient usé et usé leur charrette, chauffé ou refroidi leur maisonnée avec une machine tournante à outrance. Ils avaient vidé l’eau de leurs sources. La chaleur avait envahi leur espace vital au quotidien. Et cela ne les empêchait pas de continuer ! Ils voyaient les feux se déclencher dans tous les endroits de leur monde, mais ils ne réagissaient pas. Alors la reine m’avait demandé de rentrer dans l’esprit des hommes pour leur expliquer. Mais dès que j’y pénétrais, je n’y vis que du désespoir. La colère alors m’envahit.

Elle aura eu au moins le mérite de les aider pour un court moment glacé…

Carine

PS de Vincent1


C’est le plein été, mais la météo annonce –15° pour demain. J’espère que ça n’est pas ma faute, vu que… j’ai à peine commencé les leçons par correspondance : « Devenez un sorcier en 10 semaines à la maison ».

Je n’en suis qu’au quatrième cours, celui où j’apprends à tracer un pentagramme utilisable. Normalement, on n’aborde pas les invocations avant la douzième leçon. Normalement…

Ça ressemble à une cascade de coïncidences, mais je venais de finir de dessiner le pentagramme au gros sel quand je me suis cogné le coude contre la table. Le bocal de sang de poulet a basculé et s’est répandu à terre. Au même moment, sous le coup de la douleur, j’ai couiné quelque chose comme : « Schnbglzjntzz !!! ».

De là à avoir invoqué par erreur un démon Caïnite du neuvième cercle… rholàlàlà, quel boulet je fais !

Bon… Où ai-je donc pu ranger les affaires de sports d’hiver ?

Vincent Corlaix


Jeu n°2 —

Raconter une histoire inspirée par l’image ci-dessous. Source : Archillect

Les textes :

« Surveille-la », il m’a dit, « Veille sur elle comme sur la prunelle de tes yeux, c’est mon trésor ».

Je ne sais pas ce qu’est la prunelle de mes yeux, mais un trésor je sais ce que c’est. L’air est frais, mais elle est bien équipée, un collant de coton épais, des bottines et un cardigan en laine toute douce de Mamie. Elle a tenu à prendre les petites jumelles qui lui ont été offertes pour son anniversaire.

Nous, voilà partis sur les chemins boueux, les hautes herbes voltigeant sous une brise légère. Je la guide, je sais ce qu’elle cherche. Elle veut revoir Cernunnos, le Roi de la Forêt. Elle m’a dit l’avoir vu en rêve, alors je l’amène fidèlement à l’orée des bois, je sais qu’il y sera. Nous sommes arrivés, Céleste s’arrête. Elle en oublie ses jumelles qui pendent au bout de son petit bras. Sa bouche s’entrouvre à sa vue. Elle veut le rejoindre, je la rattrape en fermant mes babines sur le bord de son gilet avant qu’il ne soit trop tard.

« Surveille-la », il m’a dit.

Barbara


A et B se trouvent devant un tableau. Ce dernier représente une petite fille rousse avec son chien, la scène doit certainement se passer en Écosse.
A fixe le tableau, perplexe, puis s’adresse à B :
A : Psst, rapproche-toi.
B : Oui ?
A : C’est lequel, tu sais, qui laisse des cailloux derrière lui ?
B : Hein ?
A : Tu sais, le frère et la sœur. Le conte là…
B : Ah, Ansel et Gretel ?
A : oui, lequel des deux sème les cailloux ?
B : Aucun, ce n’est pas le bon conte.
A : T’es sûr ?
B : Oui, certain ! C’est le petit Poucet et il est tout seul. Cela dit, la petite rousse a bien une tête de Grétel, tu peux écrire là-dessus !

Tim


Le choc dans le ciel avait arrêté les pas de Daphnée et de son fidèle ami. Ils se promenaient seuls dans la campagne écossaise. L’ambiance était déjà menaçante. Elle était en train d’observer de ses jumelles les oiseaux qui volaient étrangement, mais tout à coup les murmurations s’étaient soudain arrêtés. Les volatiles avaient cessé leur danse et s’abattaient un à un sur le sol. Le bruit de leur mort était glaçant. Daphnée était perdue. Elle ne savait pas comment réagir à cette hécatombe. Elle dit à son chien : « Cours ». Et les voilà partis dans une course folle à travers les verts champs. La maison était loin. Elle sentait l’air glacé dans son dos comme une main qui cherchait à la saisir, mais elle n’osait pas se retourner. Elle courait la peur au ventre, la survie comme seul espoir sans regarder les oiseaux disséminés autour d’elle. Son ami avait soudain disparu. En pleurs, elle continuait à s’enfuir. Elle atteignit enfin sa maison. Un nuage gris avait envahi tout son paysage. Elle alla se terrer dans un coin de la maison. Elle attendit de longues minutes jusqu’à ce qu’un rayon de soleil vint illuminer son visage. Elle respirait encore.

Carine


La journée commence tôt pour moi. L’aube est encore lointaine. À la lueur d’une chandelle, je me prépare. D’abord un petit déjeuné rapide, mais consistant avant de m’habiller de vêtements épais et chauds ; des bas bien confortables, une robe au tissu épais, mon cardigan de laine et mes bottines de cuir. Car même lorsque le soleil sera levé, l’air sera encore bien brumeux. Madigan bondit comme un feu follet, tout joyeux à l’idée d’aller gambader dehors à mes côtés.

C’est l’heure de se mettre en route. Je suis d’abord le sentier de gravier bordé de hautes herbes au vert brillant de perles de rosée, parfois en dentelle de toiles d’araignée. Nous traversons ensuite une sombre forêt, le chemin y zigzague entre les rochers sculptés de visages d’antiques sages et demi-dieux. Puis nous arrivons aux limites.

Au-delà de l’orée, en contrebas, s’étale la vallée des hommes. C’est là mon poste, ma mission. C’est ici que je veillerai pour la journée, mon brave Madigan à mes côtés.

Car nous sommes les gardiens de la secrète Ys.

Vincent Corlaix


Jeu n°3 —

Chaque participant pioche trois cartes Dixit au hasard, puis rédige une courte histoire mettant en scène des éléments figurant sur les cartes.

Les textes :

Cartes tirées par BarbaraCartes tirées par Barbara

Je pousse la porte de la bibliothèque, l’odeur des vieux grimoires et parchemins m’envahit les narines. Avisant mon fauteuil préféré, je laisse tomber mon sac à ses pieds et dépose ma veste sur l’accoudoir.

Comme à mon habitude, je flâne dans les rayonnages jusqu’à trouver mon bonheur, passant le doigt sur le dos des livres. Incapable de choisir, j’en prends un premier, un second, une ultime hésitation plus tard, un troisième puis un quatrième qui rejoint mes choix.

Je retourne à mon fauteuil, chancelante sous ma pile de livres instables. Par quel voyage commencer ? Un conte de fées et suivre Hansel et Gretel à la poursuite de la sorcière, la nymphe des airs et son dragon Saphirra ? Finalement, la magie des mots fait son office, la légende d’Ys volète devant mon visage et facilite mon choix.

Barbara


Je mitraille le tableau de craie.

Les épaules hautes, l’arc bandé.
Dans mon carquois, mes idées, mon essence qui
Une fois décochées marqueront les étapes de mon succès.

Je mitraille le tableau de craie.

Cartes tirées par TimCartes tirées par Tim

Tim


La musique du ciel
Avait envahi la terre
Les anges battaient des ailes
Les notes résonnaient dans l’air

Les humains dansaient
Sur des rythmes enflammés
Tout en légèreté ils souriaient
À la vie qui leur avait été donnée

Les percussions frappaient les cœurs
Le piano changeait les mœurs
Et s’élevait dans l’univers
La voix de l’amour d’une mère

Carte tirée par CarineCarte tirée par Carine

Carine


C’était un jeune homme à la fois rêveur et incroyablement ingénieux. Il avait inventé un procédé extraordinaire qui lui permettait, au cours d’une sieste rêveuse, d’injecter dans un simple ballon ses doutes, ses frustrations, ses colères et ses idées noires.

Cependant, ses calculs contenaient quelques erreurs qui se concrétisèrent en un accident tout bête. Le ballon, trop gonflé, s’envola au-dessus des toits de la ville, avant d’éclater, répandant son contenu noir et malfaisant partout où le vent l’emmène.

Mais le jeune homme sut rebondir de son échec. Pour se racheter des problèmes qu’il causait à tout le monde, il inventa un modèle de parapluie géant dont la toile protégeait efficacement des pluies de mauvaises pensées.

Une invention qui, cette fois, lui apporta fortune et renommée.

Cartes tirées par VincentCartes tirées par Vincent

Vincent Corlaix



  1. « Il ne faut pas faire chier les fées avec le réchauffement climatique. »↩︎

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