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Séance n°34

Séance n°34 – 26 octobre 2023Séance n°34 – 26 octobre 2023

Jeu n°1 —

Raconter une histoire inspirée par trois dés Story Dice choisis au hasard parmi les sets Actions, Astro et Heroes.

Les trois dés (26-10-2023)Les trois dés (26-10-2023)

Les textes :

Ô terre envahie et désertée
Tu as souffert de tant d’infamies
Les barbares sur toi ont foulé
Leur riche patrie ennemie

J’ai douté, frappé et terrassé
Tant d’âmes transies
Jusqu’à devoir abandonner
Mon âme corrompue et ma vie

Me voilà enfin à tes pieds salis
Suppliant une nouvelle destinée
Une fois le poison dégluti
Une seule direction : l’éternité

Carine


Augustin était préposé à l’entretien des surfaces de mobilité sociale des étages inférieurs. Il ignorait totalement ce qu’on pouvait bien fabriquer dans cet immeuble. Et, à vrai dire, il s’en fichait royalement.

Jusqu’au jour où deux hommes, imposant en complets noirs et lunettes assorties, vinrent le prier de les accompagner avec, en sous-entendu physique, qu’un refus n’était pas à l’ordre du jour. On le conduisit plus haut, dans les étages accessibles uniquement aux porteurs de certains badges rares et importants, jusqu’à une petite pièce anonyme où l’attendait un troisième homme tout aussi sinistre que les deux autres. Le long d’un des murs, une immense surface vitrée était d’un noir profond et inquiétant.

L’homme invita Augustin à s’asseoir et commença à lui expliquait qu’il était en fait le dernier espoir de l’humanité. Une expérimentation scientifique compliquée s’était mal terminée, ce qui avait provoqué la division de l’univers tout entier en deux copies identiques, mais qui ne pouvait pas coexister longtemps sans détruire le tissu même de la réalité. En d’autres mots, on frôlait la fin du monde.

Après de longues recherches, les scientifiques ont fini par découvrir le pivot du duplicata ; Augustin lui-même. Pour preuve, l’homme fit un geste et la vitre s’éclaira. Augustin sursauta ; un double de lui-même l’observait à travers la vitre. L’homme conclut son explication en disant qu’un seul Augustin devait rester en vie, ce qui ramènerait l’équilibre dans l’univers.

— Que dois-je faire ? demanda-t-il timidement.
— Buvez ceci.

L’homme lui tendit une petite fiole.

— Ça va faire mal ?

Hésitant, tout le poids de l’avenir de l’humanité reposant sur ses épaules, Augustin engloutit le contenu du flacon. Après une grimace de dégoût, l’agent d’entretien s’écroula la tête la première, inconscient.

Une minute plus tard, un quatrième costard sombre fit irruption dans la pièce, furieux.

— Encore ? Vous n’avez rien de mieux à faire ? C’est le combientième, celui-là ?
— Oh, ça va… répondit laconiquement celui derrière le bureau. Ils tombent tellement facilement dans le panneau. Et puis, faut voir la tête qu’ils tirent quand le miroir s’allume !

Vincent Corlaix


Jeu n°2 —

Chacun fait une description parcellaire et orientée d’un personnage. On donne cette description à un autre participant qui doit imaginer une histoire avec lui.

Les textes :

Karine a reçu de la part de Barbara : « Grande, féminine, yeux en amande, malicieuse, magicienne »

Lou Brunel était grande et féminine. Ses yeux en amande pétillaient de malice. Elle venait de faire ses premiers pas en tant que magicienne sous l’œil sévère de sa grand-mère. Cette dernière s’agaçait souvent de voir Lou Brunel s’amuser à transformer le voisin en ver de terre, car le jardin devait être labouré (il ne comprenait pas alors pourquoi il se retrouve tout crotté sur son canapé), à dresser le chien pour qu’il ramasse lui-même ses besoins (très pratique et beaucoup plus hygiénique au demeurant) ou à faire pousser les poils des jambes de sa tante qui passait sa vie chez l’esthéticienne sans comprendre (son business avait flambé). Ce n’est que quand elle testa de transformer le grand-père en femme de ménage que sa grand-mère décida de mettre le holà. Voir son mari de 80 ans danser nu sur « Maniac » et lui courir après pour lui arracher ses vêtements pour les passer à la machine à laver avait eu raison de sa passion.

Carine


Vincent a reçu de la part de Clotilde : « Long manteau, tournevis, cheveux en bataille »

Un énorme boucan retentit. Tous les ouvriers du chantier tournent la tête vers le petit local d’où proviennent maintenant le bruit d’un moteur maltraité, des fracas métalliques et des invectives inintelligibles.

Finalement, un homme à l’allure dégingandée, portant un pardessus élimé et passablement décoiffé, surgit du cabanon en brandissant un tournevis et en hurlant :

— Ça ne va pas, ça ne marche pas ! C’est toujours plus petit à l’intérieur que dehors !

Et, sous les regards médusés de ses collègues, il disparait au coin de la rue en continuant de crier : « Courrez ! »

Le calme revenu, un jeune apprenti finit par oser demander à son chef ce qui venait de se passer.

— C’est rien. C’est Bob qui fait une crise. Dès fois, ça lui prend comme ça. Alcool et séries de science-fiction, c’est pas un bon mélange, gamin.

Vincent Corlaix


Jeu n°3 —

La première phrase de l’histoire est donnée : « Je crois que j’ai entendu du bruit sous le lit… ». Et la dernière également : « Et c’est pour ça que je pars à New York. »

Les textes :

Je crois que j’ai entendu du bruit sous le lit. Cela m’a réveillée d’un coup. Immédiatement je cherche mon mari.

— Ehhhh… t’as entendu ?… je murmure, pas rassurée.

Je tâte le matelas et vide ! Mon mari avait disparu ! Le stress monte… Je me retrouve seule dans le noir et je n’ose pas regarder ce qu’il peut y avoir sous mon matelas. La grosse tension… Qu’est-ce que je fais ? Je bouge, je bouge pas ? Allez ! je fonce droit en bas récupérer quelque chose pour me défendre. Me voilà à dévaler nue les escaliers en criant comme une furie. Je me saisis du tisonnier et je remonte en tâtonnant.

Je surgis dans la chambre et je me mets à frapper comme une folle dans le vide. J’allume et je retrouve mon mari sous le lit terrifié. Il en sort une main en tremblant : « Surprise ! Je nous ai pris deux billets d’avion pour nos 20 ans ! » Et c’est pour ça que je pars à New York.

Carine


Je crois que j’ai entendu du bruit sous le lit. Bon, des bruits de chambre, dans cette résidence étudiante, rien de spécial. Surtout si le collègue d’à côté a réussi à faire entrer en douce sa copine du moment. Mais, non. Là ça vient bien de sous mon lit. Intrigué et pas rassuré du tout, je me penche lentement. D’abord, je ne vois rien. Puis la petite horreur à huit pattes me bondit au visage. Je sens immédiatement une vive piqûre au cou. Par réflexe, j’écrase la saleté arachnide, mais trop tard. La bestiole m’a bel et bien mordue.

Les jours passent. Le bouton me démange toujours, mais ce n’est rien comparé aux étranges démangeaisons que je ressens sur tout mon corps. Et, en parlant de ressentir, j’entend, je sens et je vois trop bien, maintenant. Vu les voisins que j’ai c’est pas toujours un avantage. Mais il parait que je m’en fais pour rien, d’après l’infirmière du campus. Elle tente de me persuader que ce sont mes hormones qui travaillent au court-bouillon.

Mais je sais que c’est autre chose. Je le sais, parce que je n’arrête pas de mener de petites expériences quand je suis seul dans ma chambre. Bon, c’est vrai, j’ai balancé du fluide collant et blanchâtre partout. Mais ce n’est pas du tout ce que vous croyez.

Enfin bref, grâce à Erasmus, je me suis trouvé un stage de journaliste aux U.S.A. Et c’est pour ça que je pars à New York.

Vincent Corlaix


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