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Séance n°33

Séance n°33 – 12 octobre 2023Séance n°33 – 12 octobre 2023

Jeu n°1 —

« Nous avions réservés au meilleur restaurant de la ville. Au moment de sortir, l’annonce est tombée : … » Raconter la suite.

Les textes :

Nous avions réservés au meilleur restaurant de la ville. Au moment de sortir, l’annonce est tombée : tous les hommes devaient prendre en photo leurs couilles. Les plus belles seraient sélectionnées pour être affichées dans le meilleur resto de la ville, justement là où nous nous rendions. Cela pourrait être super sympa de gagner un concours pour une fois. J’étais équipé pour. Pas trop grosses, pas trop petites, tenant dans une main, fermes sans être trop lourdes. J’avais toutes mes chances !

Et c’est comme ça que je me suis retrouvé à manger des pieds paquets face à mes boules en gros plan et en noir et blanc.

Carine


Nous avions réservés au meilleur restaurant de la ville. Au moment de sortir, l’annonce est tombée. Les haut-parleurs de la ville ont tonitrué dans la rue des restaurants où nous nous trouvions :

« Tous les convives qui ont occupé une table portant le numéro 13 sont désignés volontaires pour émigrer dans les colonies martiennes. Ce message vous est offert par le Gouvernement Mondial Musk. »

Mon compagnon et moi avons échangé un regard atterré et angoissé. — On était à la table… ? Il me répondit d’un hochement de tête contrit. — Si on se dépêche, là, par cette ruelle… — Trop tard ! fis-je en pointant du doigt le bout de la rue, où les transhumanoflics installaient déjà leur barrage. — On n’a rien qui prouve que… je hasardais timidement. — C’est imprimé sur la note, me coupa mon compagnon. — Merde, grognais-je. Qu’est-ce qu’on fait, alors ? — Toi, tu fais ce que tu veux, me dit-il alors sur un ton étrange. C’est toi qui as réglé, avec ta carte bleue. Bye, bonne chance, je t’aime ! finit-il de me crier en se carapatant.

Ah, le cuistre, le petit salaud ! Depuis, j’assiste religieusement à chaque débarquement de nouveaux colons, sur la Valles Marineris Plaza. Si jamais il est dans le lot des gagnants, un jour, je jure de lui botter sa charmante petite lune jusqu’à ce qu’elle vire au rouge martien.

Vincent Corlaix


Jeu n°2 —

Raconter une histoire inspirée par l’image ci-dessous. Source : Archillect

Les textes :

18 heures sonnent, le jour tombe, la brume envahit la rue. Céleste soupire, l’heure est venue, impossible de repousser la sortie. Enfilant bottines et cape de laine, la jeune fille attrape son sac en bandoulière et quitte le confort douillet de son appartement. Le silence assourdissant de la ruelle lui donne la chair de poule. Resserrant son écharpe autour de son cou, les grimoires serrés contre sa poitrine, elle affronte courageusement l’obscurité naissante. Un kilomètre seulement la sépare de son objectif, mille mètres durant lesquels tout peut arriver.

Le cœur battant à tout rompre, le bruit de ses pas sur les pavés pour seule mélodie, Céleste remarque une silhouette sombre qui avance rapidement vers elle. La sorcière espère que ce n’est pas le Marchand, elle n’est pas encore prête à l’affronter, du moins, pas seule. Les contours se précisent, Céleste balbutie une prière de remerciement, ce n’est que le falotier qui vient allumer les bougies de la rue.

Barbara


J’avais cru le voir. Je m’étais peut-être trompée. Il était apparu au détour d’une ruelle et avait totalement disparu. Je ne savais pas quoi faire : lui courir après ? Crier son nom ? Tout le passé avait ressurgi en un instant. Nos fous rires, nos jeux, nos tendresses, nos drames. C’était vieux. C’était derrière moi maintenant. C’était l’être qui m’avait fait le plus vibrer. Mais ça n’avait pas marché. Je me suis souvent demandé ce que je ferais si je le croisais. Je n’ai rien fait. Il était apparu au détour d’une ruelle, lui, le fantôme de mes nuits. Je continuerais ma vie sur les pavés et lui continuerait à me hanter.

Carine


Les lampadaires tachent la ruelle nocturne de ce jaune crasseux qui souligne les ombres plus qu’il n’éclaire vraiment. Mes pas résonnent, étrangement, en échos trop proches. Je remonte la venelle d’un lampadaire au suivant, avant de réaliser ce qui ne va pas.

Je suis revenu à mon point de départ.

Je me retourne ; le décor est identique. Je cours dans un sens, puis dans l’autre, mais c’est inutile. L’endroit boucle sur lui-même.

Je m’approche d’une grille, pensant y trouver une échappatoire. Le nez dessus, je mesure ma désillusion. C’est un trompe-l’œil, un papier peint collé au mur. Je lève la tête. Même le ciel me semble irréel. Je ramasse un caillou et le lance de toutes mes forces. Au sommet de sa parabole, à quelques mètres à peine au-dessus de moi, il rebondit dans un claquement métallique contre ce plafond couleur nuit trop proche, trop bas.

À moitié rendu fou, je me précipite vers une fenêtre. La semi-pénombre renvoie un reflet en clair obscur de moi-même : un pantin peint à même une planche de bois.

Vincent Corlaix


Jeu n°3 —

Un participant va choisir un livre dans les rayonnages de la librairie. On ouvre une page au hasard et choisit un passage. Les participants doivent s’en servir comme point de départ ou chute de leur texte.

Extrait de « Lady Helen — Le Club des Mauvais Jours » de Alison Goodman, éd. Gallimard Jeunesse :

« Je crois que nous n’avons pas une minute à perdre, dit Helen en lui tendant la montre. Montrez-moi comment m’en servir comme une arme. »

(page 644)

Les textes :

Je crois que nous n’avons pas une minute à perdre, dit Helen en lui tendant la montre. Montrez-moi comment m’en servir comme une arme.

Carlston était surpris de tant de détermination. Helen savait qu’en choisissant de porter la montre, elle rentrait en guerre. Elle pouvait y perdre la vie.

Il lui saisit le poignet. Elle ne put s’empêcher de ressentir un frisson à son contact. Mais sa décision était prise. Elle était la seule désormais à posséder le pouvoir du royaume.

Une fois la montre à son bras, elle fut enveloppée d’une chaleur surhumaine. Une force divine l’enveloppa. Elle était maintenant capable de fractionner le temps et de prendre chaque seconde comme une flèche temporelle. Le moindre coup porté faisait vieillir son adversaire qui se retrouvait peu à peu dans l’incapacité de se défendre. Le royaume avait retrouvé une souveraine. Il allait pouvoir être sauvé.

Carine


— Je crois que nous n’avons pas une minute à perdre, dit Helen en lui tendant la montre. Montrez-moi comment m’en servir comme une arme. Malgré sa mise élégante, le nain dégageait cette aura de puissance et de sauvagerie couvantes propres à cette race guerrière. Il saisit, avec une délicatesse inattendue, du bout de ses doigts épais et calleux, la diaphane mécanique dorée. Il l’examina un moment avant de montrer à lady Helen un minuscule levier dépassant de la périphérie du boitier. — Si vous actionnez ce bouton, une fine lame surgira par ici. Puis il retourna l’objet et indiqua à la jeune femme une fine molette cuivrée. — Ensuite, remontez ceci sur trois tours et la lame sera propulsée à une dizaine de coudées. Soupesant la délicate mécanique, il haussa les épaules. — Mais tout cela ne sont qu’aimables jouets de salon, milady. Si vous voulez une arme réellement efficace, il vous reste ceci. Il fit un large geste circulaire du bras, laissant glisser par gravité la montre au bout de sa chainette. Puis il abattit le boitier, comme s’il s’agissait d’un fléau, contre une bouteille de cristal, la faisant exploser en mille éclats. — Ça, c’est efficace, grogna-t-il en rendant la montre à une lady Helen un brin médusée.

Vincent Corlaix


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